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Fin de la première phase

Pari asiatique gagné




© AFP




Le premier tour de la Coupe du monde a bousculé la hiérarchie, renvoyé à la maison les deux équipes auxquelles beauoup prédisaient un chemin parsemé de lauriers. Les "sans-grade" se sont rebellés. Le football du XXIème siècle ne pouvait rêver meilleur scénario, ni plus bel écrin.

La FIFA a été bien inspirée de confier l'organisation de la 17ème Coupe du monde, première édition du XXIème siècle, au continent asiatique. A mi-parcours c'est déjà un succès formidable, même si on pouvait légitimement redouter la co-organisation de loa Corée du Sud et du Japon, pays qui ne passaient pas pour être, même voisins, les meilleurs pays du monde. L'enthousiasme populaire n'a cessé d'être au rendez-vous de toutes les rencontres, ce qui a largement contribué à encourager les participants au dépassement de soi. Et c'est naturellement la deuxième grande satisfaction: en dépit de conditions climatiques difficiles -chaleur et humidité- on a assité à de grands moments de football, d'excellentes phases de jeu et un suspens entretenu jusqu'à la dernière minute des rencontres de la troisième et dernière journée.

Saluons d'abord la performance des équipes des deux pays organisateurs qui, pour la première fois, joueront les huitièmes de finale. Lorsque la Coupe du monde leur avait été attribuée , les tenants du conservatisme le plus dur avaient critiqué la décision de la FIFA, arguant que la faiblesse de ces deux nations ferait de l'événement un fiasco populaire. Ils se sont trompés comme ils avaient déjà eu l'occasion de le faire en 1994 lors du Mondial organisé aux Etats-Unis. Non seulement, ces deux équipes se sont qualifiées, mais en outre la Corée du Sud (groupe D) et le Japon (groupe H) ont pris la première place de leur groupe, sortant invaincues du premier tour et abandonnant derrière elles la Pologne, le Portugal et la Russie, équipes que l'on disait posséder des atouts autrement plus déterminants.
L'Asie a donc d'ores et déjà marqué de son empreinte cette édition.
La CONCACAF aura également deux représentants en huitièmes de finale: le Mexique qu'il n'est plus nécessaire de présenter puisque ce pays participe pour la douzième fois à la phase finale. Deux fois il a atteint les quarts de finale -chaque fois à domicile- en 1970 et en 1986; et les Etats-Unis, demi-finaliste en 1930, huitièmes de finaliste en 1934 et 1994. Les Américains ont connu une dernière journée peu banale. Battus assez sévèrement par la Pologne, 1-3, ils peuvent dire merci aux Coréens, vainqueurs dans le même temps du Portugal 1-0.
L'Amérique Latine avait cinq représentants: elle en a perdu trois, Argentine, Equateur et Uruguay. L'élimination des Argentins est une énorme surprise. Troisième du groupe F, présenté comme le plus difficile, à un point de la Suède et de l'Angleterre, les héritiers de Diego Maradona ont remporté un court succès devant le Nigéria avant de s'incliner face à l'Angleterre et de faire match nul avec la Suède, n'inscrivant que deux buts. Une faillite offensive qui ne lui était pas coutumière. A l'inverse, le Brésil est la seule équipe avec l'Espagne à avoir gagné tous ses matches, grâce, en partie, à un Ronaldo sur la voie de la résurrection. Le joueur le plus malchanceux de ces quatre dernières années, longtemps arrêté pour une succession de blessures a retrouvé cette aptitude à faire la différence dans la zone de vérité adverse, ce qui permettra peut-être au Brésil de faire la conquête d'une cinquième couronne, ce qui serait une formidable revanche pour Ronaldo, le grand"absent" de la finale de Paris en 98, présent sur le terrain mais pas dans le jeu. Le Paraguay, qui avait toutefois paru meilleur en France, sera le deuxième représentant de cette partie du monde. Une qualification obtenue au seul bénéfice des buts marqués au détriment de l'Afrique du Sud.

Cette fois encore, l'Afrique n'a qu'un seul représentant en huitième de finale:le Sénégal, vice-champioçn d'Afrique depuis le début de l'année. les Lions de la Teranga ont frappé un grand coup en battant lors du match d'ouverture la France, contribuant très certainement à la piteuse prestation d'un champion indigne de son titre. les Sénégalais ont confirmé ensuite leurs excellentes dispositions face au Danemark et à l'Uruguay dans une dernière partie au couteau. Le Sénégal est la seule des équipes qui n'avaient jamais auparavant disputé une Coupe du monde à avoir obtenu leur visa pour le second tour. Les quatre autres pays africains ont échoué d'entrée. Une grosse déception surtout pour le Cameroun qui restait sur deux titres consécutifs de champion d'Afrique avec entre-temps la médaille d'or aux Jeux Olympiques de Sydney. L'Afrique du Sud et le Nigéria ont montré un football de bien meilleure qualité que celui qui avait été le leur à la Coupe d'Afrique des Natons. Quant à la Tunisie, elle a été conforme aux attentes.

Reste l'Europe, avec neuf qualifiés pour six éliminés. Des trois équipes européennes demi-finalistes il y a quatre ans, il n'en reste aucune; pas plus la France que la Croatie, sans parler des Pays-Bas qui n'étaient pas qualifiés. L'Italie a frôlé la correctionnelle et le Portugal de Luis Figo a dû se contenter des trois points de sa victoire contre la Pologne alors qu'il était le favori du groupe. Les Anglo-saxons et les Nordiques s'en sont, eux ,bien sortis. Mais la meilleure performance est celle de l'Espagne, trois matches, trois victoires, et neuf buts à la clé.

La France, l'Argentine, et à un moindre degré le Portugal, éliminés dès le premier tour. Il y a quelque chose de changé au royaume du football. Un football qui a semblé revitalisé par ce début de séjour en Asie. Des buts en grand nombre, des matches équilibrés et seulement deux matches sur quarante-huit sans but. Au moment de faire le bilan général, il ne faudra surtout pas oublier les images très favorables dégagées après le premier. On a, en effet, pour habitude d'avoir la mémoire courte et de ne faire référence qu'aux matches couperets pour apprécier la valeur sportive d'une Coupe du monde.
Gérard DREYFUS
14/06/2002




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