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Sénégal-Suède
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Phénoménal Sénégal
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Henri Camara, deux buts en or
© AFP
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Le Sénégal est en quart de finale de la 17ème Coupe du monde. Après un match d'une grande intensité et d'une grande qualité de leur part, les Lions ont écarté la Suède grâce au but en or d'Henri Camara à la 104ème minute de la partie
Un moment incertain, le capitaine Aliou Cissé et le latéral droit Ferdinand Coly étaient bien sur le terrain. En revanche Ni Sélif Diao, ni Khalilou Fadiga, tous deux suspendus, ne figuraient sur la feuille de match. Côté suédois, une seule absence, celle du milieu de terrain d'Arsenal, Fredrik Ljungberg. Les Lions, peut-être surpris par l'esprit d'entreprise des Suédois connaissaient un début de match difficile qui, lors des trois matches de poule, avaient opté pour un jeu à base de contre-attaques. Dès la deuxième minute, Tobias Linderoth mettait à contribution Tnony Sylva. L'instant suivant, c'était au tour d'Anders Svensson de remettre ça. La première incursion sénégalaise en terre suédoise intervenait à la huitième minute, mais Pape Thiaw, dans la surface, enlevait trop son ballon devant le gardien Magnus Hedman. Trois minutes plus tard, la Suède obtenait son deuxième corner depuis le début de la partie. Anders Svensson délivrait, au premier ballon, sur la tête d'Henrik Larsson qui ne laissait aucun espoir à Sylva. La Suède prenait un avantage mérité après sa domination initiale. Curieusement, ce but allait avoir le don d'anesthésier les partenaires de Johan Mjallby et de galvaniser des Lions, brusquement transformés. Ces derniers s'installaient résolument dans le camp des jaune et bleu. Et à la quinzième minute, l'arbitre faisait preuve de générosité en ne sifflant pas un penalty sur une faute d'Andreas Jakobson, en pleine surface, sur El Hadji Diouf, devenu l'inspirateur du jeu sénégalais. Omniprésent, il affolait les défenseurs par son football, déroutant constamment fait de crochets. Il n'était jamais là où les défenseurs l'attendaient et, à la vingt-quatrième minute, un de ses centres trouvait Pape Bouba Diop. But refusé pour un léger hors-jeu.. Les Sénégalais ne lâchaient rien. Et égalisaient, fort logiquement, à la 36ème minute. Contrôle de la poitrine d'Henri Camara, dribble extérieur, il croisait son tir hors de portée de Magnus Hedman. Peu après, sur un centre d'Amdy Faye, Camara, encore lui, démarqué à la hauteur du point de penalty manquait sa tentative de tête décroisée.
Sous le triple effet de la chaleur, de l'énergie déployée avant la pause, et de la fatique accumulée depuis le début du tournoi, le rythme baissait d'intensité à l'attaque de la deuxième période, même si les Suédois donnaient l'impression de se reprendre après avoir joué sur leur but pendant trente minutes. Signe de ce changement, la tentative de Marcus Allback qui contraignait Tony Sylva à une belle parade, dès la cinquante et unième minute.. Allabck encore lui tentait cinq minutes plus tard une volée qui passait à côté de la cage sénégalaise. Pour autant, il y avait, de part et d'autre, peu d'occasions franches. Bruno Metsu, suite à la blessure à la cheville de Pape Malick Diop était dans l'obligation de réorganiser sa défense. Coly passait au centre et Habib Beye rentrait à droite. Les Sénégalais, toujours sous la houlette d'El Hadji Diouf, se créaient une bonne opportunité à la 75ème minute, mais Pape Thiaw ratait sa reprise alors que le but suédois était ouvert. Zlatan Ibrahimovic n'était pas très inspiré à deux reprises lors des dix dernières minutes, préférant jouer sa carte personnelle plutôt que celle du collectif. Gros frissons encore pendant le temps additionnel lorsque Larsson donnait un bon ballon à Anders Svensson.
Prolongations. les Suédois paraissaient avoir repris leurs esprits et surtout mieux récupéré que les Sénégalais. A la 95ème minute, Anders Svensson, face au but, voyait son tir renvoyé par le poteau droit, alors que Sylva était battu. Le tournant du match. Personne ne renonçait, même si des deux côtés, les joueurs se carbonisaient à petit feu. Puis arrivait la 104ème minute: départ d'Henri Camara, crochet du pied droit, à l'entrée de la surface, frappe du pied gauche, le ballon heurtait la base du poteau droit de Magnus Hedman avant de finir sa course au fond des filets. But en or! Le Sénagal entrait dans l'histoire, à la manière des Camerounais en 1990 qui, après avoir battu le champion du monde en titre sur la même marque que les Sénégalais face à la France avaient atteint les quarts de finale. Mais les Sénégalais ont certainement les moyens d'aller plus loin encore.
Le Sénégal, en effet, a produit tout à la fois un jeu d'une grande qualité technique et déployé sur le terrain un vrai sens tactique comme on n'en avait sans doute pas connu depuis l'Algérie en 1982. Le Sénégal rencontrera le 22 juin à Osaka soit la Turquie soit le Japon, pays organisateur. Très important, ils auront deux jours de repos supplémentaire par rapport à leur futur adversaire. Ce n'est pas négligeable. Il se pourrait bien que les Lions troquent, dans ce match, le maillot de challenger qu'ils avaient endossé jusqu'à présent, pour celui de favori. Pas forcément le rôle le plus facile à tenir.
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Gérard DREYFUS
16/06/2002
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France
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