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Espagne-Irlande
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L'Espagne au bout de l'angoisse
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Iker Casillas : Grand d'Espagne © AFP
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L'Espagne a gagné son pari au terme de la rencontre la plus incroyable de cette Coupe du Monde. Un scenario époustouflant avec des Irlandais absolument déchaînés en fin de partie.
Après l'Allemagne et l'Angleterre, l'Espagne est le qtroisième "Grand" d'Europe à entrer en quarts de finale. Les hommes de Camacho sont sortis de l'épreuve des tirs au but (3-2) au moment où ils étaient à l'agonie, ballotés de longues minutes par des Irlandais qui avaient démontré ce que pouvait donner l'association du coeur, du courage, du sens du combat permanent. En une phrase, quand on est Irlandais, on ne renonce jamais. C'est ce qui leur a permis d'arracher à la 90ème minute l'égalisation qui leur ouvrait les portes des prolongations.
Confrontation attendue entre l'Espagne -seule équipe avec le Brésil à avoir remporté ses trois premiers matches- et l'Irlande dont le fighting spirit a séduit le public, toujours avide de jeu en mouvement et d'équipes qui ne renoncent jamais. Tenus en échec par le Cameroun, les Irlandais, privés de leur capitaine, Roy Keane, rentré à la maison pour cause d'incompatibilité d'humeur avec son entraîneur Mick McCarthy, avaient ensuite contraint les Allemands au partage des points avant de s'imposer logiquement à l'Arabie Saoudite. Comment allaient-ils s'y prendre pour mettre à la raison une formation espagnole enfin présente à un rendez-vous mondial? D'un côté les battants verts, au jeu physique et direct; de l'autre, les Espagnols et leur maillot rouge, sans doute plus technique et au football plus élaboré.. Il n'allait pas falloir plus de huit minutes pour que les hommes de Jose Antonio Camacho parviennent à ouvrir la maqrue sur un centre de Carlos Puyol prolongée d'une superbe tête décroisée de Fernando Morientes. Les Espagnols, très offensifs, se retrouvaient très régulièrement en position de hors jeu et les répliques irlandaises, en petit nombre, échouaient systématiquement sur Iker Casillas et ses cerbères de la défense. La mi-temps était sifflée sur cet avantage mérité d'un but.
Les espagnols n'étaient pas loin de tuer le match au début de la deuxième période. Morientes, bien servi par Raul, échouait sur Shay Given. Les Irlandais ne décrochaient pas et, peu à peu, prenaient l'ascendant sur leurs rivaux. Hierro sauvait sur sa ligne une tentative de Hiero puis Iker Casillas stoppait un penalty tiré par Ian Harte, spécialiste pourtant des coups de pied arrêtés. La fin de match était totalement à l'avantage des Irlandais qui n'en finissaient pas d'investir le camp rouge. Le coriace attaquant Damien Duff se démenait sur tout le front de l'attaque et un de ses tirs s'écrasait sur le montant droit des buts de Casillas, onligé quelques instants plus tard d'effectuer un sauvetage décisif devant Robbie Keane.. On s'acheminait vers une courte victoire de l'Espagne, lorsque Fernando Hierro retenait par le maillot Niall Quinn. L'arbitre, sans hésitation, le point de penalty. Et cette fois Robbie Keane offrait une égalisation miraculeuse -le temps réglementaire était passé- à l'Irlande. Qui n'était pas sans rappeler celle obtenue, à la 92ème minute, contre l'Allemagne lors de la seconde journée.
Prolongations. Les deuxièmes de la journée. Mais cette fois, pas de but en or. Les Irlandais avaient beau lamier les Espagnols, rapidement privés d'Albelda, blessé, alors que l'équipe avait déjà fait rentrer ses trois remplaçants, ils ne trouvaient pas ne serait-ce qu'un trou d'aiguille dans les filets rouges. Tout allait se décider aux tirs au but. Robbie Keane réussissait le premier tir. Hierro l'imitait, tandis que, coup sur coup, Matt Holland puis David Connolly et enfin Kelvin Kilbane échouaient pour l'Irlande. Entre temps, Ruben Baraja avait donné l'avantage à l'Espagne, mais Juanfran et Valeron dans la foulée avaient imité les infortunés Irlandais. Steve Finnan, pour la dernière tentative réussit. Mais derrière Gaizka Mendieta, dernier tireur, réussit et donne la victoire à l'Espagne. Une Espagne qui était passée, tout au long de la rencontre du bonheur à l'inquiétude puis à l'angoisse, presqu'au désespoir afin de retrouver le sourire. Une Espagne qui rencontrera le 22 juin à Gwangiu le vainqueur de Corée du Sud-Italie. Assurément que d'émotions!
Tirs au but
1- Irlande Keane Robbie 1 - Espagne Hierro Fernando 1
2- Irlande Holland Matt 1 - Espagne Baraja Ruben 2
3- Irlande Connolly David 1 - Espagne Juanfran Francisco 2
4- Irlande Kilbane Kevin 1 - Espagne Valeron J. Carlos 2
5- Irlande Finnan Steve 2 - Espagne Mendieta Gaizka 3
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Gérard DREYFUS 16/06/2002
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