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Allemagne-Corée du Sud
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La forteresse inviolable
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Oliver Bierhoff et Marco Bode. Encore une finale pour les Allemands. © AFP
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Un but de Michael Ballack à la 75ème minute a ouvert à l'Allemagne les portes d'une nouvelle finale, la septième de son victoire. Les Sud-Coréens n'ont pas démérité mais se sont logiquement inclinés.
Après avoir, tour à tour, éliminé le Portugal, l'Italie et l'Espagne, la Corée du Sud devant son extraordinaire public (64 000 spectateurs) n'a pas pu réussir le coup de quatre face à l'Allemagne. Elle ne s'est pratiquement créée aucune véritable occasion, même si elle n'a jamais renoncé. Les Allemands, bien que jamais spectaculaires, ont imposé leur jeu, creusant inexorablement le sillon de leur victoire en imposant leur puissance athlétique. Les Coréens ont ainsi constamment subi la pression des hommes de Rudi Voeller qui sont en train de réussir un presque sans faute dans la compétition, n'ayant encaissé qu'un seul but en six rencontres (à la 92ème minute de leur match avec l'Irlande). L'Allemagne est une forteresse quasi-inviolable, remarquablement organisée autour de l'incomparable Oliver Kahn.
Portés plus que jamais par la marée rouge, les Coréens levaient tout de suite une première hypothèque, celle de leur condition physique après les deux prolongations jouées contre les Italiens et les Espagnols. A les voir courir comme lors de leurs meilleurs jours, on pouvait imaginer qu'ils n'abdiqueraient pas par manque de souffle. C'étaient d'ailleurs eux qui allaient se créer la meilleure opportunité des premières minutes. Sur une contre-attaque, menée côté droit, Cha Doo-Ri servait en retrait, à l'intérieur de la surface allemande, Lee Chun-Soo dont le tir croisé obligeait Oliver Kahn à une magnifique envolée à l'horizontale. Puis, peu après le premier quart d'heure, Park Ji-Sung se heurtait au grand Oliver Kahn. A ce moment-là, il semblait que les protégés du Néerlandais Guus Hiddink étaient en mesure de rééditer leurs exploits précédents. Pourtant les Allemands changeaient de tactique, remontaient le terrain afin de développer leur jeu et de ne pas se soumettre aux assauts virevoltants de leurs adversaires. De fait, ils gagnaient la bataille du milieu de terrain et s'installaient assez confortablement dans la moitié de terrain coréenne. Sans parvenir à mettre réellement en danger le gardien Lee Woon-Jae, vigilant sur les balles hautes destinées, en particulier, à Miroslav Klose. 0-0 à la mi-temps. Résultat qui ne lésait personne.
Les Allemands continuaient leur travail de sape, après la mi-temps, sans imagination peut-être, mais avec une redoutable efficacité. Les changements intervenus au sein de la formation asiatique avec, notamment, la rentrée d'Ahn Jung-Hwan, ne modifiaient guère le déroulement de la rencontre. Les Coréens étaient fébriles sur le côté gauche de leur défense. Oliver Kahn n'était que très rarement sollicité; le jeu se déroulait surtout sur le but de Lee Woon-Jae. Pour autant les Allemands n'étaient pas décisifs à l'approche de la surface coréenne. Tout allait se jouer en moins de cinq minutes avec une première offensive coréenne à quatre contre deux, stoppée par Michael Ballack qui avait sans doute sauvé son équipe d'un presque but, écopant au passage d'un carton jaune qui le privera de finale; puis une contre-offensive, à la 75ème minute, emmenée par Oliver Neuville sur le côté droit. Son centre, délaissé par Oliver Bierhoff, trouvait Ballack, démarqué dans la surface.Sa tentative rebondissait sur le gardien qui lui renvoyait le ballon dans les pieds. Cette fois Lee Woon-Jae ne pouvait rien. 1-0. Les Allemands avaient tranquillement attendu leur heure avant de frapper. Redoutablement efficaces.
Voilà donc la Mannschaft pour la septième fois en finale. Et pour la première fois elle pourrait rencontrer le Brésil. Car, aussi incroyable que cela puisse paraître, les deux équipes championnes de la régularité en Coupe du monde ne se sont jamais affrontées sur le terrain, si l'on excepte un Brésil-Allemagne de l'Est (1-0) en 1974. Soixante-douze ans après la première édition, le match inévitable aura peut-être enfin lieu, à moins que la Turquie ne vienne troubler l'ordre établi. L'impossible Allemagne-Brésil le restera-t-il? Les Lions du Bosphore en décideront.
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Gérard DREYFUS 25/06/2002
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