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Corée du Sud-Turquie

La Turquie sur le podium



Le turc Alpay Ozalan et le coréen Jung Hwan
© AFP


  Turquie   (L'équipe)
  Corée du Sud   (L'équipe)


La «petite» finale du Mondial entre la Corée du Sud et la Turquie a été à la hauteur des ambitions et du parcours étonnant de ces deux équipes que l’on n’attendait pas à un tel niveau. Aucune n’a démérité mais la Turquie a su s’imposer après avoir marqué le but le plus rapide de l’histoire, quelques secondes seulement après le début du match.

La Corée n’a pas eu le temps de dire ouf. Le match était à peine commencé que l’attaquant turc Hakan Sukur a profité d’une erreur de la défense, s’est rué sur le but adverse et a marqué 12 secondes après le début de la rencontre. Coup de tonnerre dans le camp des hommes de Guus Hiddink, le fameux entraîneur néerlandais qui a conduit l’équipe de Corée, novice du football, jusqu’aux demi-finales de la Coupe du monde.

Hakan Sukur, qui n’avait pas encore marqué dans le Mondial, pourrait bien devenir grâce à cet exploit le buteur le plus rapide du monde. Jusqu’à présent, c’est le Tchécoslovaque Vaclav Mazek qui avait marqué le plus vite dans un match du Mondial 1962, au Chili, qui opposait son équipe au Mexique. A la quinzième seconde, il avait réussi à mettre le ballon au fond des filets. L’Anglais Brian Robson était, quant à lui, son dauphin officiel depuis un match Angleterre-France disputé, en 1982, à Bilbao au cours duquel il avait marqué à la vingt-septième seconde.

Un rythme endiablé

Les Turcs n'ont pas bénéficié longtemps de l’avantage de leur but surprise. Les Coréens ne se sont pas laissés déstabiliser et ont réussi à égaliser du tac au tac, quelques secondes plus tard. Lee Eul-Young a frappé un coup franc magnifique et a battu le gardien turc Rustu en envoyant la balle en pleine lucarne.

Ce match, que chacune des équipes attendait avec impatience, est parti sur les chapeaux de roues et la première mi-temps a été menée à un rythme endiablé. Malgré l'enthousiasme de l'équipe de Corée, ce sont les Turcs qui ont pris l'avantage en marquant encore à deux reprises avant la pause.

De retour sur le terrain, les deux équipes ont continué à attaquer. A coup d’assauts contre les buts de Rustu, les Coréens ont tenté, et tenté encore, de réduire la marque pour reprendre espoir. Mais le terrible gardien turc, pourtant blessé, n’a pas cédé… jusqu’à la 93ème minute à laquelle Song Chong-Gug a réussi à réduire la marque. Un but pour l’honneur, bien mérité mais qui est arrivé trop tard pour donner une chance aux Diables rouges d’Asie d’égaliser pour pouvoir jouer les prolongations.

«Petite finale», certes, car c’est demain que les deux grands, le Brésil et l’Allemagne, vont s’opposer pour la première fois et offrir au Mondial 2002 le privilège d’une finale inédite. Mais beau match quand même au cours duquel l’enjeu n’a jamais paru secondaire. D’ailleurs, d’un côté comme de l’autre, on avait clairement dit que ce match n’était pas qu’un lot de consolation. La troisième marche du podium faisait bel et bien rêver ces deux équipes qui n’avaient jamais auparavant été en position de s’y hisser. Du coup, l’enthousiasme était au rendez-vous malgré la fatigue accumulée au cours des matches précédents.

C’est la Turquie qui gagne mais les Coréens n’ont pas démérité. Les millions de supporters tout de rouge vêtus qui ont encouragé leur équipe jusqu’à la dernière minute de jeu n’ont pas de raison d’être déçus. D’ailleurs les Turcs ont été beaux joueurs et ont salué le public du stade Daegu, où avait lieu la rencontre, main dans la main avec leurs adversaires pour le plus grand plaisir des 68 000 spectateurs présents dans l’enceinte.
Valérie GAS
29/06/2002




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