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Finale: Brésil-Allemagne
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Ronaldo 2 - Oliver Kahn 0
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Cinquième titre de champions du monde pour les Brésiliens! © AFP
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Déjà couronné en 1958, 62, 70 et 94, le Brésil a ajouté un cinquième titre à un palmarès déjà bien garni. Le meilleur buteur du monde, Ronaldo, auteur de deux buts, a maté le meilleur gardien du monde, Oliver Kahn.
Le Brésil champion du monde. Force est restée au talent individuel inacarné lors de cette XVIIe finale par Ronaldo, auteur des deux buts de son équipe et qui a porté son total général à huit. Pour autant l'Allemagne n'a jamais été dominée par son adversaire, au contraire, elle a souvent eu la maîtrise du jeu, imposant sa cohésion, sa solidarité, et plus curieusement sa vélocité et sa vivacité. Mais Ronaldo plus percutant que jamais dans la surface a mis à la raison Oliver Kahn qui a encaissé en finale deux fois plus de buts que lors de ses six sorties précédentes. Le Brésil termine la compétition sur un bilan parfait: sept matches, sept victoires et dix-huit buts marqués dont huit par le seul Ronaldo.
Les deux équipes s'étaient alignées dans la composition prévue. Seul changement, côté allemand, la rentrée du milieu de terrain du Bayern de Munich, Jens Jeremies, à la place de Michael Ballack, suspendu. Le Brésil était le premier en action, bénéficiant d'un corner dès les premières secondes. Les Allemands n'allaient pas tarder, cependant, à prendre le jeu à leur compte, et, à la dixième minute, Bernd Schneider obligeait Edmilson à concéder un corner. Edmilson quelques minutes plus tard étaient encore à l'ouvrage sur une initiative de Miroslav Klose. La première véritable occasion devait être brésilienne: une superbe passe de Ronaldinho, entre les deux défenseurs centraux allemands, pour Ronaldo, un extérieur du pied gauche qui était destiné à Rivaldo mais ce dernier s'était arrêté. Dix minutes plus tard, les mêmes Ronaldinho-Ronaldo aux manettes, une louche du premier pour le deuxième, légèrement en retard sur le ballon. Oliver Kahn sentait les frissons lui traverser le corps. Les Allemands restaient pourtant les maîtres du ballon. Ce qui n'empêchait pas le Brésil, peu avant la mi-temps de se créer la troisième grosse occasion du match, mais le tir de Kleberson s'écrasait sur la barre transversale d'un Oliver Kahn suppléé par la chance, puis une quatrième, sur une frappe lourde de Roberto Carlos reprise par Ronaldo qui butait une fois de plus sur le gardien et capitaine allemand.
Après les quarante-cinq premières minutes, on était convaincu que le Brésil possédait le meilleur argument offensif en la personne de Ronaldo, mieux, que l'issue de la finale dépendait de son inspiration, car ni Rivaldo, ni Ronaldinho n'avaient paru au mieux de leur condition physique, incapables de ces accélérations qui avaient fait la différence lors des rencontres précédentes; les Allemands, eux, présentaient des lacunes, à la fois au niveau de leur charnière centrale et à celui de leurs attaquants, jamais très dangereux pour Marcos. Sauf au début de la deuxième période sur une tête de Jeremies puis sur un lointain coup franc d'Oliver Neuville détourné sur son poteau par Marcos. Décidément cette finale ne parvenait pas à soulever l'enthousiasme du public, faute notamment de buts. Le premier arrivait, enfin, à la 67e minute: Ronaldo récupérait la balle dans les pieds de Dietmar Hamman, pivotait et glissait à Rivaldo qui tentait instantanément sa chance. Kahn, sa première erreur du tournoi, ne parvenait pas à capter la balle qui rebondissait devant lui pour retourner dans les pieds de Ronaldo qui ne manquait pas l'aubaine d'ouvrir le score. La finale avait choisi son camp, car ce but allait déstabiliser l'autorité d'Oliver Kahn. Il avait perdu la première manche de son duel. La deuxième intervenait à la 79e minute: un centre à ras de terre de Kleberson, Rivaldo laissait passer pour Ronaldo, mieux placé, qui fusillait Kahn du droit.
Et un, et deux- zéro, le Brésil a obtenu le cinquième sacre de son histoire, celui qui marque la résurrection de Ronaldo quatre ans après son étrange «absence» de la finale de Paris, huit ans après avoir, sur le banc, suivi la victoire des siens à Los Angeles face à l'Italie. Le Brésil prend le large. Son nouveau record de cinq couronnes n'est pas près d'être égalé. Au mieux en 2010 à la condition que l'Allemagne ou l'Italie signent deux victoires lors des deux prochaines éditions. Le mythe brésilien n'est pas près de s'éteindre.
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Gérard DREYFUS 30/06/2002
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