Haute Couture

Yves Saint Laurent : tout un style !

par Marie Grézard

Article publié le 12/02/2008 Dernière mise à jour le 16/07/2008 à 08:48 TU

Après le décès du créateur dimanche soir, la presse célèbre la disparition d'un artiste, unaniment considéré comme le plus grand couturier du XXème siècle. Retour en images et en textes sur plus de 40 ans de carrière au service des femmes, de l'élégance et de la liberté.

1958 : Créée pour Dior par un Yves Saint Laurent encore tout jeune homme (il a 22 ans), la robe « Bonne conduite » révolutionne les codes de la féminité : taillée dans le biais d’une soie fluide pour lui donner de l’ampleur, elle libère la taille, soulignant le mouvement et la grâce.

1965 : Yves Saint Laurent puise son inspiration dans la peinture qu’il vénère. Il crée des robes très graphiques telle cette version en jersey d’une toile du hollandais Piet Mondrian. Le bleu, le rouge et le jaune claquent avec impertinence tandis que les lignes géométriques dessinent la silhouette.

« Des mobiles dans l’espace », c’est ainsi que leur créateur concevait les robes de cette collection mythique.

1967 « Je veux trouver pour les femmes l’équivalent du costume d’homme », disait Yves Saint Laurent. Ce sera chose faite, avec une double révolution sur les podiums : le premier smoking au féminin, en 1966, se joue des tabous. Il deviendra une pièce maîtresse de chaque défilé, décliné en toutes les matières et dans toutes les coupes. Il sort également le noir de son triste emploi réservé aux cérémonies pour le mettre au goût de tous les jours, dans des basiques ultra- glamour, été comme hiver.

1969 : Nouveau coup de génie. Inspirée de la mode militaire, la saharienne est revisitée avec une coupe impeccable et donne aux femmes l’allure d’amazones urbaines, sûres d’elle et conquérantes. Compagnon et ami de toujours, Pierre Bergé, résumera son œuvre par cette jolie formule : « Chanel à donné la liberté aux femmes, Yves Saint Laurent leur a donné le pouvoir »

1995 : Les plus grands top models ont défilé pour Yves Saint Laurent. Ici, Carla Bruni présente un somptueux drapé bustier : la patte Saint Laurent, c’est une sobriété absolue, symbole d’une élégance intemporelle.

1999 Entre l’Afrique du Nord et Yves Saint Laurent, c’est une longue histoire d’amour, pour ce natif d’Oran, en Algérie. Présenté à Paris durant une manifestation spéciale de haute-couture marocaine, ce modèle en soie lamée est digne d’un conte des mille et une nuits. Puisant son inspiration aux sources d’une rêverie exotique, il détourne les pantalons de zouave ou les sarouels pour les transformer en créations féminissimes

2002 Autre source d’inspiration pour Yves Saint Laurent : l’Afrique. Une attirance qui ne date pas des dernières années de sa carrière comme le prouve la rétrospective organisée en 2002 au centre Georges-Pompidou lorsque le couturier décide de ranger ses cartons à dessins et ses aiguilles : il livre une jolie collection de robes au raffinement multicolore, abondamment brodées pour un style « ethnic chic » définitivement haute-couture.

2002 Amie fidèle, marraine de sa première boutique de Saint-Germain, à Paris, l’actrice Catherine Deneuve, inconditionnelle du smoking, chante en hommage au grand couturier. Une manière de clôturer la grande rétrospective sur une note de tendre complicité.

* Photos : AFP