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FAO

Alerte sur la disparition de races d’animaux d’élevage !

par Dominique Raizon

Article publié le 04/09/2007 Dernière mise à jour le 04/09/2007 à 11:13 TU

L'une des vaches africaines remplacée par des races d’élevage.(Photo : AFP)

L'une des vaches africaines remplacée par des races d’élevage.
(Photo : AFP)

L' Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) déplore la disparition d’une race d'animaux d'élevage chaque mois, dans le monde. Lors de l'ouverture de la première conférence internationale sur les ressources zoogénétiques, les experts, réunis en Suisse jusqu'au 7 septembre prochain, ont évoqué la nécessaire création de banques de gènes. L’objectif ? conserver le capital naturel irremplaçable des espèces menacées.

« Depuis sept ans, une race d'animaux d'élevage disparaît tous les mois, ce qui signifie que ses caractéristiques génétiques sont perdues à jamais », s'alarmait Jacques Diouf, directeur général de la FAO, dans une tribune parue le 22 août dans le journal britannique International Herald Tribune. Le rapport de la FAO, présenté le 3 septembre 2007 à Interlaken (Suisse), précise que ce sont les espèces africaines, asiatiques et latino-américaines qui sont les plus menacées .

La FAO estime à environ 7 000, le nombre total de races d'animaux d'élevage dans le monde, a indiqué le directeur général de l'Institut international de recherche sur le cheptel (Ilri), Dr Carlos Seré. Environ  70 % des races de bétail, existant encore dans le monde, se trouvent dans les pays en développement, selon l’institut de recherche. Or, ce sont « des races irremplaçables [qui] disparaissent à un rythme alarmant », a averti le Dr Carlos Seré.

L’Ilri, basé à Nairobi, dispose d'une base de données sur quelque 669 races bovines, ovines, caprines, porcines et de volailles d'Afrique et d'Asie. Les experts soulignent l’enjeu important de cette sauvegarde des espèces menacées : ils font valoir que 90 % du bétail des pays industrialisés est issu de seulement six races. La base génétique du cheptel de ces derniers est, ce faisant, « très étroite et hautement spécialisée ». 

Par ailleurs, « un milliard d'habitants de la planète travaille actuellement dans l'élevage, et 70 % des populations rurales pauvres en dépendent largement pour leur subsistance », avertissent les experts. De nombreux petits exploitants agricoles, séduits par des races à rendement plus élevé, importées d'Europe et des Etats-Unis, ont abandonné, ces dernières années, l'élevage des animaux traditionnels. Pourtant, soulignent les experts, les espèces des pays en voie de développement sont mieux adaptées aux conditions climatiques et sanitaires difficiles de leur environnement.

Préserver les troupeaux de races autochtones

A titre d’exemple, si, en Ouganda, la vache Holstein Frisonne a supplanté ces dernières années les célèbres vaches Ankole, aux cornes immenses et gracieuses, c’est pourtant le bétail traditionnel qui, lors d'une sécheresse récente, a été capable de parcourir de longues distances jusqu'à des points d'eau éloignés. Les éleveurs ayant fait le choix de races importées ont, quant à eux, perdu tout leur troupeau.

L’importation d’espèces appauvrit la diversité génétique. Autre exemple flagrant qui illustre cet appauvrissement du cheptel et des élevages de volailles : dans le nord du Vietnam, la population de truies était composée à 72 % de races locales en 1994 mais, huit ans plus tard, ce pourcentage avait chuté à 26 % à peine. Actuellement, cinq des quatorze races porcines locales sont vulnérables, deux en situation critique, et trois menacées d’extinction.

Le Dr Seré préconise, d’une part, une politique d'incitation, y compris financière, à la préservation des troupeaux de races autochtones et aux échanges de ces animaux et, d’autre part, à la création de banque de gènes afin de conserver le sperme et les ovaires d'animaux menacés.

La FAO, qu'est-ce-que c'est ?

22/06/2007 à 16:28 TU

Badi Besbes

Animal production officer à la division de la production et de la santé animale à la FAO.

« De nombreux petits exploitants agricoles ont abandonné ces dernières années l'élevage des animaux traditionnels au profit des races à rendement plus élevé mais importées d'Europe et des Etats-Unis, ces races ne sont pas adaptées au milieu et donc plus faible face aux maladies. »

04/09/2007 par Romain Farrugia