par Michèle Diaz
Article publié le 02/10/2007 Dernière mise à jour le 02/10/2007 à 15:49 TU
Les tests génétiques, un domaine en progression constante, non sans implication et répercussions sur la vie d’un patient et de sa famille : faut-il tout dire, concernant des risques de développer telle ou telle maladie auxquels est exposé une personne laquelle, pour autant, ne la développera pas nécessairement ? L’information n’aura-t-elle pas une incidence sur le comportement de l’individu et, si tout un chacun peut y avoir accès, quel usage pourrait en faire l’école, l’entreprise, plus largement la société ?
Drépanocytose, sclérose en plaques, mucoviscidose, myopathie... plus de 5 000 maladies génétiques sont répertoriées aujourd'hui. En France, trois naissances sur une centaine présentent une particularité génétique plus ou moins grave et près de 30 millions d'Européens sont concernés.
Grâce à du sang ou du matériel biologique, le test génétique consiste à identifier une anomalie ou un facteur favorisant. Qu'il soit diagnostic, pré-symptomatique, de prédisposition ou d'identification, les différents types de tests ne peuvent être prescrits en France que par un médecin.
Si ces renseignements sont précieux, ils ont pourtant des limites. Car, si la recherche en matière génétique avance à grand pas, la liste des quelque 30 000 gènes recensés aujourd'hui, est loin d'être exhaustive. Et, quand bien même un résultat est positif, il ne signifie pas pour autant, dans la majorité des cas, que la personne tombera malade.
Enfin, l'information génétique comporte un volet éthique très important puisqu'il peut concerner d'autres membres de la famille, et un aspect psychologique lié à la réaction d’un patient face à un résultat par exemple.
En France, les tests génétiques sont encadrés par des lois de bioéthique depuis 1994. Ils ne peuvent être pratiqués que dans un cadre judiciaire médical. Un système qui protège les personnes mais qui a aussi ses faiblesses.
Médecin généticienne et directrice de recherche à l'Inserm
« L'enjeu est de protéger les gens contre des tests qu'ils ne seraient pas capables d'interpréter. »
Actuellement, en Europe, seules 900 maladies peuvent être détectées grâce à un test, alors que 2 000 gènes humains sont recensés.
Coordinatrice européenne d'Orphanet
« Les tests de maladies rares doivent être encadrés. »