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Prix Nobel de Physique

Deux grands lauréats face à l'infiniment petit

par Christian Sotty

Article publié le 09/10/2007 Dernière mise à jour le 09/10/2007 à 14:52 TU

Les deux lauréats du prix Nobel de physique 2007, l'Allemand Peter Grünberg (g.) et le Français Albert Fert.(Photo : Reuters)

Les deux lauréats du prix Nobel de physique 2007, l'Allemand Peter Grünberg (g.) et le Français Albert Fert.
(Photo : Reuters)

Le Français Albert Fert, 69 ans, et l’Allemand Peter Grünberg, 68 ans, partagent cette année le prix Nobel (*) de Physique pour leurs travaux sur la magnétorésistance géante. Il s’agit d’un phénomène physique étonnant, découvert par les deux hommes en 1988, qui se manifeste au niveau de l’infiniment petit dans des structures réalisées à partir de couches extrêmement fines et que l’on retrouve dans notre quotidien au cœur de nos ordinateurs. Les travaux d’Albert Fert et de Peter Grünberg ont, d’une certaine manière, bouleversé en moins de deux décennies la technologie de l’information.

Les deux physiciens ne sont pas des inconnus dans le monde scientifique. A titre indicatif, le français Albert Fert, membre de l’académie des sciences, a été couronné pour ses travaux en 2003 de la médaille d’or du centre national de la recherche scientifique (CNRS) et a engrangé cette année, plusieurs prix internationaux dont le Japan Prize, qu’il a d’ailleurs partagé avec Peter Grünberg.

Le domaine de prédilection d’Albert Fert et de Peter Grünberg, c’est le nanomonde, ce monde de l’infiniment infiniment petit, au sein duquel certains phénomènes physiques restent encore mystérieux pour les chercheurs.

Et cette magnétorésistance géante, dont le sigle anglais est GMR, a fait partie de ces phénomènes étonnants que les deux chercheurs ont révélé en 1988.

Des têtes de lectures magnétiques extrêmement performantes

Pratiquement, c’est un effet physique que les deux hommes ont observé, chacun de leur côté,  dans des structures réalisées façon mille feuille, avec une couche de matériau ferromagnétique recouverte d’une couche de matériau non magnétique, etc.

Et, quand ils placent leur mille-feuille au cœur d’un champ magnétique, ils s’aperçoivent alors que les aimantations des couches s’alignent et que la résistance décroît rapidement.

C’est ce principe qui a permis, ces dernières années, de réaliser des têtes de lectures magnétiques extraordinairement performantes, celles-là même qui équipent aujourd’hui les systèmes de lecture des disques durs de nos ordinateurs. Des têtes produites et commercialisées chaque année au rythme de 650 millions d’exemplaires.

(*) Les prix Nobel, fondés par l'industriel suédois Alfred Nobel qui souhaitait qu'après sa mort, en 1896, sa fortune soit distribuée annuellement sous la forme de prix, ont été attribués pour la première fois en 1901.