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Inauguration

La dame de Florès au musée de l'Homme

par Marion Urban

Article publié le 11/12/2007 Dernière mise à jour le 12/12/2007 à 16:57 TU

La reconstitution de la petite femme de l'ïle de Florès, découverte en 2003 en Indonésie, va faire son entrée ce mardi au musée de l'Homme, à Paris. La sculpteur, Elisabeth Daynes, a travaillé en utilisant les données fournies par un spécialiste de l'institut de recherche criminel de Paris pour donner un visage et un corps à cette cousine de l'Homo sapiens.

Âgée d'environ 18 000 ans, Homo Floresiensis, la « « petite dame de Florès » » avait, au moment de sa découverte, confirmé ce que pensaient déjà de nombreux scientifiques : à savoir, une évolution de l'espèce humaine « en buisson » plutôt que linéaire.

Une branche inconnue de l'arbre humain

© 2007 Photo P.Plailly/Eurelios – Reconstitution : Atelier Daynès Paris.

© 2007 Photo P.Plailly/Eurelios – Reconstitution : Atelier Daynès Paris.

C'est dans la grotte de Liang Bua, sur l'île de Florès, en Indonésie orientale que l'équipe australienne et indonésienne de paléontologues avaient mis à jour les restes de 7 individus* : un crâne complet avec sa mandibule, sa jambe, des mains, des fragments de la colonne vertébrale, du sacrum, des clavicules et des côtes. Le squelette le plus complet était celui d'une « femme », âgée d'une trentaine d'années, et ne mesurant pas plus d'1 mètre. L'étude des ossements devait révéler que les 7 individus avaient vécu à différentes époques, entre - 95 000 et - 12 000 ans.

La première particularité de la dame de Florès est sa taille : 1 m contre 1,60 m en moyenne pour les homonidés de l'époque.

La seconde particularité : un crâne plus proche du chimpanzé que de l'Homo sapiens. Une reconstitution en 3D du cerveau de Homo Floresiensis lui attribuait un volume de 380 cm3, trois fois moins que son cousin sapiens.

Les proportions entre la face et le crâne, un renfoncement dans la base de celui-ci et la présence de petites canines indiquaient qu'il ne s'agissait pas d'une pygmée, ni d'un Australopithèque.

Cette dernière observation a été confirmée par les résultats d'une étude du poignet de la « petite dame de Florès », publiés en septembre 2007.

Matt Tocheri, paléontologue de la Smithsonian Institution, qui a mené l'enquête, est parti du constat que l'Homo sapiens et son cousin, l'homme de Néandertal, avaient en commun les os du poignet. Or, Homo Floresiensis a un poignet semblable à celui des grands singes actuels et non pas d'Homo sapiens. Ce dernier n'est donc pas l'ancêtre de la « petite dame ». Cette dernière relève bien d'une autre branche de l'espèce humaine.

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* Depuis 2003, ce sont les ossements de 12 individus qui ont été mis à jour dans la grotte indonésienne.