Rechercher

/ languages

Choisir langue
 

Energie

Le Portugal en pointe sur les énergies renouvelables

par Dominique Raizon (avec AFP)

Article publié le 20/06/2008 Dernière mise à jour le 20/06/2008 à 16:09 TU

Le Portugal a pris une longueur d'avance dans la recherche sur l'énergie houlomotrice, qui utilise la force des vagues pour produire de l'électricité, et espère à moyen terme prouver sa rentabilité. « D'ici 2012, nous espérons être en mesure d'atteindre une capacité de production de 100 MW », déclare le professeur Antonio Sarmento, chercheur à l'Institut supérieur technique de Lisbonne et président du Centre de l'énergie des vagues (CEO).
(Domaine public)

(Domaine public)

Depuis 2005, des scientifiques portugais testent en collaboration avec des partenaires étrangers cette technologie résultant de l'action du vent sur la mer qui, selon une étude du Centre de l'énergie des vagues (CEO), pourrait en théorie fournir près d'un cinquième de l'électricité consommée dans le pays.

« La majeure partie du réseau électrique est installé sur le littoral où vit plus de la moitié de la population portugaise, ce qui représente un potentiel de croissance important », fait valoir Antonio Sarmento. Le premier projet pilote portugais en activité a été développé sur l'île de Pico dans l'archipel des Açores, à quelque 1 500 kilomètres des côtes portugaises. Depuis trois ans, cette centrale de démonstration fonctionne de manière alternée.

Les essais de prototypes sont coûteux et techniquement complexes

Outre Pico, deux autres grandes centrales sont en projet : l'une à Povoa do Varzim (nord), présentée comme la plus grande centrale houlomotrice du monde, a rencontré plusieurs problèmes techniques mais devrait, selon ses responsables, être inaugurée cet été; l'autre doit également commencer à fonctionner au Large de Peniche (centre) l'an prochain.

Preuve de l'intérêt porté à la force des vagues, il existe actuellement plusieurs technologies différentes testées à travers le monde, certaines recourant à des structures flottantes, d'autres totalement immergées. Les vagues permettent d'actionner des turbines génératrices d'énergie. L'électricité produite est ensuite transportée par câbles sous-marins vers la côte pour être finalement raccordés au réseau.

Sur le terrain, les essais de prototypes sont coûteux et techniquement complexes et les sociétés portugaises sont souvent dépendantes de partenaires étrangers. Par ailleurs, des obstacles restent encore à surmonter, notamment la longévité des équipements. Mais, à en croire les spécialistes portugais, les avantages de l'énergie houlomotrice sont nombreux. Moins onéreuse que l'éolien, elle est également plus stable et prévisible. « Alors que le vent peut apparaître et disparaître à n'importe quel moment. Notre capacité de prévision avec l'énergie des vagues est plus importante. Cela peut aller jusqu'à six jours », explique un responsable du CEO.

Un accord de coopération portugaise et américaine

Selon les chercheurs de ce centre, le Portugal dispose, par rapport à d'autres pays, de plusieurs atouts pour développer cette technologie : météo favorable, peu de tempêtes, des vagues moyennes, une amplitude des marées modérée, une profondeur des eaux de plus de 50 mètres le long du littoral permettant de multiplier la puissance des vagues... Tous ces éléments permettent un meilleur accès au off-shore et donc un entretien plus simple des installations.

Consacrant la reconnaissance de l'expertise portugaise, les Etats-Unis ont signé fin mai un accord de coopération avec le Portugal dans le domaine de l'énergie houlomotrice. « Nous avons beaucoup à apprendre de ce qui est déjà fait au Portugal. Par rapport à notre pays, les Portugais sont bien en avance en matière d'énergie houlomotrice », avait alors déclaré le secrétaire américain à l'Energie Samuel Bodman.

Pour en savoir plus :

Consulter le site des energies renouvelables (SER)