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Des travaux de chercheurs de l'Université de Lausanne (Unil), publiés dans la revue Science, ont établi que les nez des mammifères sont dotés d'un capteur spécialisé pour détecter les odeurs émises par leurs congénères confrontés à un danger. Or, ce ganglion est présent chez les êtres humains …

par Dominique Raizon (avec AFP)

Article publié le 29/08/2008 Dernière mise à jour le 29/08/2008 à 13:47 TU

En mettant une souris dans un environnement comprenant un bac d'eau et des phéromones d'alarme dégagées par d'autres souris, les chercheurs ont constaté que l'animal s'éloigne immédiatement du petit bac et va s'immobiliser dans le coin opposé. A l'origine de cette réaction se trouve le ganglion dit de Grueneberg, du nom du scientifique qui l’a découvert, situé à l'entrée du nez et doté de 300 à 500 cellules.

Les cellules de cet organe, identifié en 1973 puis oublié, utilisent leur propre calcium pour transmettre le signal de danger au cerveau. Les chercheurs ont exposé une souris à d'autres phéromones, à d'autres odeurs ou encore au lait maternel, sans constater aucune augmentation de la concentration de calcium intracellulaire dans le ganglion. Il est ainsi démontré que seules les phéromones d'alarme émises par un congénère sont capables d'activer le signal.

Chez l’homme comme chez la vache et les insectes

Pour parfaire leur démonstration, les scientifiques ont privé une souris de son ganglion de Grueneberg : l'animal est resté capable de détecter les autres odeurs, comme celle d'un biscuit caché, mais ne réagissait plus du tout en présence des phéromones d'alarme.

Ce ganglion serait présent chez les êtres humains, selon Grueneberg, et il leur permettrait la reconnaissance du stress chez leurs congénères. La détection des signaux d'alerte déclenchent des « comportements spécifiques tels que l'immobilisation ou la fuite pour échapper au danger ou au prédateur, ou encore l'attaque pour protéger le groupe contre le prédateur ».

Des systèmes d'alerte comparables sont déjà connus pour d'autres espèces : une plante arrachée par une vache avertit par exemple les autres individus du troupeau, car la production de tanin, alors émise, incite les ruminants à se déplacer ailleurs pour brouter. De la même manière, pour communiquer la présence d'un danger entre individus de la même espèce, les insectes dégagent des molécules spécifiques.