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Entomologie

Le Fléau, livre de non-fiction

par Marion Urban

Article publié le 08/01/2009 Dernière mise à jour le 09/01/2009 à 14:51 TU

Le Fléau (éditions Acte Sud) est un livre de non-fiction entre reportage et essai. David Van Reybrouck propose une plongée dans une matière qu'il connait bien: l'histoire des sociétés. Il utilise deux figures célèbres, Maurice Maeterlinck et Eugène Marais, pour évoquer les univers culturels de la Belgique et de l'Afrique du Sud. C'est dans ce dernier pays que Le Fléau prend forme.

 

Les protagonistes et leur univers

Maurice Maeterlinck (1862-1949) figure parmi les auteurs belges les plus célèbres. Il a reçu le prix Nobel de littérature en 1911, à l’âge de 49 ans. Issu d’une riche famille francophone de Gand, en Flandres, il s’est d’abord tourné vers la carrière d’avocat. Mais le virus de la littérature le rattrape. Il écrit des poèmes (Les Serres chaudes) et des pièces de théâtre (Les sept Princesses, Alladine et Palomides, Pelléas et Mélisande, le Trésor des humbles...). Mystique, porté à la contemplation et la méditation, il étudie la nature. Il écrit La Vie des abeilles (1901), L'Intelligence des fleurs (1907), La Vie des termites (1927)La Vie des fourmis (1930), L'Araignée de verre (1932). Ces ouvrages connaîtront un succès mondial. L'Oiseau bleu, histoire d'une quête initiatique, est composé en 1908. Patriote, il rédige des textes de propagande. Mais la Première Guerre mondiale lui ôte ses illusions sur l'humanité et le monde. La Révolution bolchévique pousse le grand bourgeois dans l'anti-communisme. Il soutient les idées fascistes. Durant la Seconde Guerre mondiale, il s'exile à New York. Il décède à Nice, le 6 mai 1949.

Eugène Marais, écrivain, poète, morphinomane, spécialiste des singes et des termites. Il est né dans une famille anglo-saxonne près de Pretoria en 1871. Journaliste au Land en Volk (Le pays et le peuple), il défend la langue afrikaans et s'affiche comme un opposant au gouvernement Kruger. Accusé de haute trahison, les bancs de presse du Parlement lui sont interdits. Souffrant d'insomnies, il prend de l'opium et de la morphine. Il écrit. Des poèmes. En afrikaans. Après des malheurs personnels, il poursuit des études de médecine et de droit à Londres. La guerre éclate entre Boers et Anglais. Il se joint à une expédition chargée de convoyer armes et médicaments aux Boers. Elle arrivera trop tard. Eugène Marais part dans le Veld en quête de minéraux. Il sera médecin des mines, juge de paix et il trouvera des babouins. Pendant trois ans, il observe leur société. Ses articles seront réunis dans un recueil Citoyens des montagnes (intitulé aujourd'hui, L'Ame des singes). Puis, ce seront les tisserins, les grillons, les tortues, les termites...  À 65 ans, épuisé par la morphine, sans le sou, dépressif, Eugène Marais se tire une balle dans la bouche. Il aura laissé 1200 pages de poèmes, de travaux d'histoire naturelle et des nouvelles.