par Marion Urban
Article publié le 08/01/2009 Dernière mise à jour le 09/01/2009 à 15:56 TU
Métamorphoses
David Van Reybrouck a grandi dans la banlieue de Bruges, dans une famille flamande. Ascendant artistique du côté maternel. Aventureux côté paternel: M. Van Reybrouck-père était ingénieur pour la compagnie des chemins de fer du Katanga-Dilolo-Léopolville, au moment de la guerre de sécession. «Il n'en parlait pas», lâche sobrement David Van Reybrouck. Il revient d'un séjour de trois mois en République démocratique du Congo au cours duquel il a «couvert» la guerre pour le quotidien De Morgen et entassé la documentation et les souvenirs en préparation d'un livre sur la RDC.Diplômé de l'université de Cambridge (Angleterre) en archéologie mondiale, David Van Reybrouck a obtenu en 2000 son doctorat à l’université de Leyde avec une thèse intitulée From Primitives to Primates: a History of Ethnographic and Primatological Analogies in the Study of Prehistory. Le jeune homme aime se promener sur les frontières entre les humains et les animaux. Le discours des premiers sur les seconds est «le miroir culturel d'une société».
Les insectes sociaux, porteurs d'idéologies
Un an après sa thèse, David Van Reybrouck publie De Plaag (Le Fléau), un long reportage. Dans ce livre, il croise deux univers: celui du poète belge symboliste Mooris (Maurice) Maeterlinck de renommée mondiale et celui d'un Sudafricain, touche-à-tout de génie -et sulfureux, puisqu'il est opiomane-, Eugène Marais.
Au détour d'un ouvrage consulté lors de la préparation de sa thèse de doctorat, David Van Reybrouck est tombé sur la phrase d'un scientifique américain, Robert Ardrey, qui accuse le prix Nobel de littérature belge de s'être inspiré des théories du naturaliste sudafricain pour écrire sa Vie des termites. Le jeune thésard s'empare de l'allusion. Avec ce prétexte scientifique, le voilà sur la trace d'Eugène Marais dans le Waterberg, au nord de Pretoria. Le voyage va délivrer le littéraire qui était tapi dans le scientifique.
Le Fléau est un livre sur les naturalistes et leur «village» littéraire mais surtout une fresque sur la Belgique, ses tensions, et l'Afrique du sud post-apartheid.
Sortir de la tour d'ivoire académique...
Écritures
De Plaag est récompensé par plusieurs prix littéraires, dont le prix du Premier roman en Flandres. David Van Reybrouck prolonge son récit de voyage dans un monologue de théâtre L'Ame des termites (inspiré du recueil des articles d'Eugène Marais sur les termites Die Siel van die Mier), mis en scène et joué par le «Michel Piccoli flamand» Josse de Pauw: un professeur de biologie, à deux doigts de la retraite, tient son ultime conférence sur les termites. La pièce remporte un franc succès et est couronnée de plusieurs prix.David Van Reybrouck n'arrête plus d'écrire. Des poèmes (il fait partie du collectif bruxellois des poètes qui réécrit en vers la Constitution européenne) mais aussi des essais et des articles.
L'Afrique tient désormais une place importante dans son oeuvre: sa pièce de théâtre N raconte l'histoire de Raymond Borremans (1906-1988), anthropologue, scientifique et aventurier, qui entama la rédaction de La grande Encyclopédie de Côte d'Ivoire. Quand il mourut, il était arrivé à la lettre N. Mission, sa dernière pièce est tirée des souvenirs des pères Blancs du Congo belge.
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Le Fléau. Éditions Actes Sud.
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