par Dominique Raizon
Article publié le 10/02/2009 Dernière mise à jour le 17/04/2009 à 14:38 TU
Avec ce cinquième site régional à Lyon, qui s'ajoute à ceux de Besançon, Bordeaux, Marseille et Paris, l'ESF espère augmenter son stock de sang de cordon, centralisé au site national de stockage d'Annemasse (Haute-Savoie). En 2008, près de 7 000 prélèvements de sang de cordon étaient inscrits au fichier France Greffe de Moelle (FGM).
Une fois le cordon ombilical clampé (ou « coupé ») et le sang prélevé (à l’aide d’une aiguille creuse, comme s’il s’agissait d’une prise de sang classique), ce dernier est été testé par les laborantins pour en exclure au préalable toute présence éventuelle de bactéries et de virus, puis congelé dans de l’azote liquide, jusqu’au moment de son utilisation. Si le malade n’a pas de donneur compatible permettant de tenter une greffe dite « allogénique », c’est-à-dire une greffe effectuée à partir de cellules « hématopoïétiques » (*) provenant d’un donneur anonyme, le greffon peut constituer une solution pour tenter de guérir un malade atteint d’un cancer du sang ou d’une maladie rare.
Des cellules du début de la vie qui n’ont pas de potentiel mutagène
Les cellules issues du sang du cordon ombilical sont les cellules « du début de leur vie, capables de se transformer en cellules spécifiques et de se multiplier indéfiniment », a expliqué le docteur Olivier Hequet, responsable de la banque de tissus et cellules de l'EFS Rhône-Alpes.
Peut-on imaginer que les cellules souches transplantées soient susceptibles de muter ? « Non, elles n’ont pas de potentiel mutagène, le risque aurait été qu'elles présentent les anomalies acquises caractéristiques de la leucémie de l'enfant », répond Hélène Espérou, médecin hématologue à la direction scientifique et médicale de l’Agence de biomédecine.
Un énorme potentiel comme alternative à la greffe de moelle osseuse
Le cordon ombilical possède un énorme potentiel comme alternative à la greffe de moelle osseuse. Les greffes de sang placentaire (ou de cordon) ne sont pas rarissimes mais à chaque fois, il s’agit de greffes dites « allogéniques ». Et, la pratique reste encore confidentielle. A titre indicatif, environ 7 000 transplantations allogéniques de sang placentaire ont été réalisées en 2006 dans le monde (dont environ 150 en France et 400 en Europe) et ce, dans les cas de leucémies et de maladies héréditaires s’attaquant aux cellules de la moelle osseuse.
La première greffe au monde a eu lieu en 1989, à l'hôpital Saint-Louis de Paris. Depuis, la technique s'est développée, et le nombre de greffes de sang de cordon utilisé dans le traitement des leucémies augmente : en 2009, quatre autres banques de sang de cordon devraient ouvrir leurs portes, à Grenoble, Créteil, Poitiers et Montpellier.
Ailleurs, le Portugal va prochainement, pour a part, se doter de sa première banque publique de collecte de sang de cordon ombilical, « dès que la loi actuellement à l'étude au parlement sera votée » a déclaré le 4 février 2009 le Premier ministre portugais José Socrates lors d'un débat au parlement, une initiative qui permettra « d'assurer l'accès gratuit et universel aux cellules (souches) congelées (...) et de doter le pays de davantage de ressources pour soigner des maladies de la première enfance particulièrement graves », a-t-il précisé.Autour du sujet
23/10/2008 à 18:22 TU