par Dominique Raizon (avec AFP)
Article publié le 27/03/2009 Dernière mise à jour le 27/03/2009 à 11:53 TU
Quatre centimètres de poils hirsutes et horriblement urticants, qui cheminent en processions de 20 mètres et plus, la chenille processionnaire est répandue « partout en Europe, depuis le début des années 1990 vers le nord et en altitude », constate Jérôme Rousselet, entomologiste expert de la chenille processionnaire (Thaumetopoea pityocampa) à l'Inra, l'Institut national de recherche agronomique, à Orléans.
Coucous, mésanges et huppes fasciées -dont le long bec courbé est agile à déterrer les chrysalides, aime nicher dans ses vieux troncs- sont les seuls oiseaux qui protègent les humains et les animaux domestiques de Thaumetopoea pityocampa, qui opère sur les arbres qu'elle colonise- et dont elle se nourrit. Le département d'entomologie forestière d'Hervé Jactel, à Bordeaux, rattaché à l'Institut national de recherche agronomique (INRA) recommande ainsi d'opposer de nouveaux pièges à la chenille processionnaire en « plantant des haies de feuillus entre les pins, [pour dresser de la sorte] un écran physique entre les arbres hôtes et non-hôtes ».
Des essais sont également pratiqués avec la constitution de « barrières chimiques », du répulsif épandu pour éloigner les insectes, poursuit Hervé Jactel. L'Inra développe aussi une méthode de « piégeage sexuel » aux phéromones : en synthétisant l'odeur émise par les femelles, on attire les mâles sur des pièges
à glue - une méthode qui, en outre, renseigne aussi sur la densité de population grâce au nombre d'insectes capturés. En organisant la « confusion sexuelle » dans l'air, en « saturant tellement l'atmosphère de phéromones que le mâle n'est même plus attiré par la femelle ».
« Une association de différents moyens »
Qua faire d'autre? « On peut toujours répandre du Bt en forêt, un insecticide naturel sans impact environnemental, mais il faut le faire juste après l'éclosion des larves, à un moment où on ne les repère pas forcément », indique Jérôme Rousselet, entomologiste à l'Inra à Orléans.
« L'idée est surtout d'intervenir le plus en amont possible », ajoute-t-il et, pour lui, « il n'y a certainement pas une méthode efficace, mais plutôt une association de différents moyens: tous agissent alors comme autant de lames de rasoirs qui repassent l'une après l'autre! ».
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