Rugby : Coupe du monde
La Coupe du monde 2007 en France
par Gérard Dreyfus
Article publié le
11/04/2003
Dernière mise à jour le
10/04/2003 à 22:00 TU
Opposée à l’Angleterre, la France a largement gagné la bataille du vote organisé pour l’organisation de la Coupe du monde de rugby 2007: un succès par dix-huit voix contre trois. Architecte de l’épreuve en 1987, la France l’organisera pour la première fois vingt ans plus tard, dans les mêmes stades qui avaient abrité la Coupe du monde de football en 1998.
L’Angleterre contre la France, ou l’inverse. Par les temps qui courent, c’est une espèce de classique. Dans le domaine politique, parfois (on en a eu un exemple tout récent), dans le domaine sportif, plus souvent. Cette fois, les deux pays se battaient pour la compétition imaginée par les Français, mais toujours organisée par des pays anglo-saxons.
Au-delà de la bataille pour l’organisation elle-même, deux conceptions se retrouvaient face-à-face: l’anglaise, plus élitiste, la française, plus mondialiste. Principale différence: la proposition anglaise visait à resserrer le nombre des engagés, seize contre vingt actuellement (la prochaine édition se déroulera cet automne en Australie), tandis que la française suggérait de ne rien changer afin d’élargir le champ d’un sport cantonné depuis de nombreuses années aux mêmes pays. Les Anglais n’étaient pas contre l’idée d’organiser une seconde compétition, de deuxième division en quelque sorte.
Deux conceptions du sport presqu’en contradiction, les premiers étant pour le «restons entre nous», les seconds étant favorables à un élargissement qui pourrait accélérer le développement d’un sport longtemps figé dans ses bases traditionnelles. Les Français ont souhaité donner un signe fort aux moins compétitifs, dans l’espoir d’attirer d’autres nations dans ce sport qui a beaucoup perdu de ses spécificités rurales depuis une dizaine d’années, pour devenir, dans son essence, un sport plus universel.
Les stades de la Coupe du monde de football 1998 seront utilisés pour le rugby
Vingt équipes seront donc conviées à venir en France du 7 septembre au 20 octobre 2007. Les quarante matches du premier tour se dérouleront à Lens, Paris, Nantes, Bordeaux, Toulouse, Montpellier, Marseille, Lyon et Saint-Etienne, mais également à Cardiff (Pays de Galles), Dublin (Irlande) et Edimbourg (Ecosse). Deux quarts de finale auront lieu au stade de France, un autre à Marseille et le dernier à Cardiff. Les demi-finales, match de classement et finale seront joués au stade de France, à Saint Denis.
Les recettes du football pourraient servir au rugby français, à l’heure où il va lui falloir mettre en place son comité d’organisation; on se souvient du tandem Fernand Sastre-Michel Platini en 1998 (en fait avant puisque l’ancien président de la fédération devait décéder avant le coup d’envoi de la compétition). Le rugby fera sans doute appel à un duo dont la référence sportive sera très certainement l’ancien capitaine de l’équipe nationale, Jean-Pierre Rives (surnommé en son temps «casque d’or» en raison de sa chevelure blonde), déjà co-président du comité de candidature.
La France sportive qui s’apprête à organiser les championnats du monde d’athlétisme à la fin du mois d’aôut au stade de France peut maintenant rêver aux Jeux olympiques. Recalée en 1992 face à Barcelone, puis pour 2008 face à Pékin, Paris aurait de bonnes chances pour 2012, y compris contre Londres, candidate possible. Le sport français peut compter sur de solides alliés hors de ses frontières.