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Jeux olympiques 2004

La longue quête d'Hicham

par Olivier Bras

Article publié le 25/08/2004 Dernière mise à jour le 25/08/2004 à 08:53 TU

Hicham el Guerrouj, champion olympique 2004 du 1 500 mètres.

Hicham el Guerrouj, champion olympique 2004 du 1 500 mètres.

Le champion marocain Hicham El Guerrouj a vu son rêve se réaliser à Athènes. Après deux cruelles désillusions en 1996 et 2000, il a remporté mardi l'épreuve du 1 500 mètres devant le Kenyan Bernard Lagat et le Portugais Rui Silva. Le duel attendu entre Guerrouj et Lagat a tenu toutes ces promesses, le Marocain ne s'imposant que d'un souffle au terme d'une course magnifique. Une fois la ligne d'arrivée franchie, les deux coureurs ont offert l'une des images les plus fortes de ces Jeux en se congratulant longuement.

Hicham El Guerrouj a craint de ne pas revoir Athènes, la ville dans laquelle il a conquis son premier titre mondial sur 1 500 mètres en 1997. La participation du champion marocain a en effet été fortement menacée par d’importants problèmes respiratoires provoqués par diverses allergies dont il souffre depuis le début de l’année. Mais Hicham El Guerrouj, comme à son habitude, s’est accroché et a lutté pour surmonter ces maux qui l’empêchaient de s’entraîner convenablement. Il ne pouvait en effet pas imaginer de ne pas être présent en Grèce après la fabuleuse saison vécue en 2003 au cours de laquelle il a notamment décroché un quatrième titre mondial sur 1500 m à Paris.

L’homme était alors imbattable et semblait être en bonne voie de pouvoir enfin réaliser son rêve olympique, oubliant ainsi les deux désillusions d’Atlanta et Sydney. Le champion marocain a en effet vu sa longue liste de victoires sur 1 500 mètres interrompue lors des deux dernières éditions des Jeux. Aux Etats-Unis, une chute dans le dernier virage du 1 500 m l’avait privé du sacre olympique qui lui échappait à nouveau quatre plus tard en Australie, le Kenyan Noah Ngeny le battant sur le fil. Depuis, l’enfant de Berkane, une ville située dans le nord-est du Maroc, ne cesse de rêver de cette médaille d’or qui lui permettrait de compléter un palmarès déjà fabuleux.

La revanche

Pour lui et son pays, dans lequel il est considéré comme une véritable idole, seule une médaille d’or a de la valeur. Mais le défi d’Hicham El Guerrouj à Athènes était fort différent de ceux qu’il a eu à relever lors des Jeux précédents. Perturbée par ses problèmes respiratoires, sa préparation ne s’est limitée qu’à quelques courses et des résultats décevants pour un tel champion. Le 2 juillet, lors du meeting de Rome, il n’obtenait ainsi que la huitième position, un résultat qui était pour lui une terrible humiliation.

Ne baissant pas les bras, il est reparti s’entraîner dans son antre d’Ifrane, pour se ressourcer auprès de son épouse et de son premier enfant, né voilà trois mois, et tenter de soigner ses problèmes d’allergies respiratoires. Le 31 juillet, il se rassurait quelque peu en réalisant son meilleur chrono de l’année à la réunion d’Heusden-Zolder. Et une semaine plus tard, El Guerrouj participait à Zurich à son dernier meeting avant les Jeux. Un dernier test qui s’est soldé par une défaite, El Guerrouj terminant derrière le Kenyan Bernard Lagat. Le Marocain perdait alors son cinquième 1 500 mètres depuis 1997, sur un total de 90 courses disputées en huit saisons.

«Le deuxième chapitre de ma carrière commence à Athènes», a expliqué le champion au quotidien Le Monde. A bientôt trente ans, Hicham El Guerrouj, recordman du monde en titre de la distance, pense en effet tourner la page du 1 500 mètres. Egalement inscrit à Athènes dans l’épreuve du 5 000, il envisage de monter aussi sur celle du 10 000 , en se fixant déjà comme objectif les Jeux de Pékin.