par Marc Verney (Avec AFP)
Article publié le 11/06/2007 Dernière mise à jour le 11/06/2007 à 11:31 TU
Le pire est chez les hommes. Après les sorties prématurées de Richard Gasquet, le n°1 français et de Sébastien Grosjean les espoirs, se sont placés un temps sur Paul-Henri Mathieu. Hélas, physiquement loin de sa meilleure forme, il tombe face au Russe Igor Andreev (7-6, 6-0, 6-3). Joueur inattendu au niveau du troisième tour, Olivier Patience aurait pu être la bonne surprise de ces Internationaux 2007. Face à la tête de série n°6, le Serbe Djokovic, il se lâche complètement et livre un combat titanesque avant de céder 6-3 au cinquième set.
Chez les femmes, il n’y a pas plus de réussite. Amélie Mauresmo, ancienne n°1 mondiale, visiblement hors de forme, n’a pu venir à bout de la Tchèque Lucie Safarova qui l’avait déjà dominée en huitièmes de finale de l’Open d’Australie. Battue 6-3, 7-6, Mauresmo, opérée de l’appendicite en mars dernier, résume simplement les choses : «Il n’y a pas de miracle. A un moment donné, il y a des équations très simples qui sont : on travaille, on est en confiance et on joue de mieux en mieux. Malheureusement, le résultat est sans surprise».
Marion Bartoli est la seule Française a avoir atteint cette année les huitièmes de finale du tournoi. Opposée à la Serbe Jelena Jankovic, Bartoli relève crânement le défi et s’offre la meilleure performance de sa carrière mais se blesse trop rapidement pour pouvoir inquiéter celle qui arrivera jusqu’aux demi-finales. Bilan de la rencontre : défaite 6-1, 6-1 en moins d’une heure.
En France, la terre battue disparaît
Loïc Courteau, l’entraîneur d’Amélie Mauresmo explique ces mauvais résultats par le manque de pratique sur terre battue des joueurs français : «On ne joue pas assez sur cette surface. Les Français jouent mieux sur surface rapide et sont moins bons que les autre sur terre battue». De plus, outre le fait que la France n’a actuellement que peu de joueurs dans l’élite mondiale, ceux-ci se portent plus facilement vers les courts de tennis en dur.
Toute la logique récente du tennis français de haut niveau se trouve ici : pour former des joueurs compétitifs, le Centre national d’entraînement, créé dans les années 70, a privilégié ceux qui pouvaient l’emporter sur toutes les surfaces. Et la terre battue, qui demande un entraînement spécifique, mais qui n’est pas la surface privilégiée des tournois ATP ou WTA, a été négligée. Le coach de l’équipe de France, Patrice Hagelauer abonde en ce sens : «Aujourd’hui, on paye de ne pas avoir de centre sur terre battue. Ce centre doit être une priorité. Il est indispensable d’avoir cette éducation de la terre battue. Yannick Noah a été formé au tennis-étude de Nice sur terre battue»…
De son côté, Jean-Paul Loth, ancien directeur technique national, insiste sur l’intérêt de disposer d’un centre sur terre battue fonctionnant été comme hiver. Et qui serait à l’image du système mis en place autour des joueurs argentins ou espagnols. Ceux-ci peuvent en effet s’entraîner toute l’année sur une surface réputée pour sa technicité grâce notamment au climat favorable de leur pays.
La relance de la terre battue est néanmoins peu probable. D’ores et déjà, la saison sur surface dure ou rapide du tennis professionnel s’étend sur huit mois et trois des quatre levées du Grand Chelem se déroulent hors du cadre de la terre battue : gazon à Wimbledon, Decoturf à l’US Open et Rebound Ace en Australie. Aujourd’hui, les nouvelles terres d’excellence des joueurs français sont là.Roland-Garros 2007 en bref |
Tous les résultats du tournoi 2007
Finale du simple dames : Justine Henin (Belgique) bat Ana Ivanovic (Serbie), 6-1, 6-2. |