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Jeux olympiques 2008

Boycotter, ou ne pas boycotter Pékin ?

par  RFI (avec AFP)

Article publié le 18/03/2008 Dernière mise à jour le 18/03/2008 à 13:06 TU

 Dans les rues de Dharamsala, un Tibétain marche devant des posters condamnant les JO de Pékin 2008.(Photo : AFP)

Dans les rues de Dharamsala, un Tibétain marche devant des posters condamnant les JO de Pékin 2008.
(Photo : AFP)

La question est sur toutes les lèvres. Faut-il participer aux Jeux olympiques en Chine ? Peut-on encore parler de sport alors que le régime communiste mène une répression sanglante au Tibet ? A quelques mois du grand rendez-vous planétaire, autorités sportives et communauté internationale semblent cependant ne pas vouloir trop irriter Pékin.

Le 17 mars, un communique diffusé par le Comité olympique suisse (COS) a exhorté le Comité international olympique (CIO), basé à Lausanne sur le territoire helvétique à faire une déclaration officielle sur les violences au Tibet, alors que certaines autres voix ont appelé à un boycott des Jeux olympiques de Pékin. Mais ce sont des démarches qui demeurent relativement isolées : le monde du sport a pris clairement position en refusant tout boycott des JO de Pékin 2008.

L’illustration de ce refus se trouve dans la réponse du président du CIO. Jacques Rogge, le maître d'oeuvre des Jeux de Pékin y estime que le CIO n'est pas une organisation militante et qu'un boycott ne ferait que pénaliser les athlètes. Dans ce communiqué, le CIO a souhaité que la flamme olympique puisse passer comme prévu au Tibet deux mois avant les Jeux, appelant simplement « de ses voeux une solution pacifique aux tensions des derniers jours au Tibet ».

Frédéric Suteau

Journaliste à RFI

«Pékin n'est pas Moscou».

En France, même prudence : pour le secrétaire d'Etat français aux Sports, Bernard Laporte, « boycotter ne sert à rien. Si demain, on me dit que ne pas faire les Jeux olympiques, cela va ouvrir la Chine, redonner les droits de l'homme, régler tous les problèmes, c'est de l'utopie, du rêve ».En déplacement dans le Pas-de-Calais, le ministre français a également prévenu qu’il était hors de question qu'il y ait des « signes symboliques » de l'équipe de France lors du défilé de la cérémonie d'ouverture des JO. « Les jeux de Moscou ont été boycottés, cela n'a pas fait tomber le mur de Berlin », a continué M. Laporte.

Les athlètes « punis » par le boycott ?

De son côté, Jan Figel le commissaire européen aux Sports a indiqué que plusieurs ministres européens des Sports réunis en Slovénie avaient évoqué la situation au Tibet mais que « personne autour de la table n'a soutenu l'idée que le boycott était la bonne réponse ». Patrick Hickey, le président du Comité olympique européen, également présent à la réunion de Brdo Pri Kranju a insisté : « Les seules personnes punies par les boycottages sont les athlètes ».

Simon Clegg, le directeur général du Comité olympique britannique (BOA), va même plus loin. Pour lui, il y a « de plus en plus de preuves, selon lesquelles un changement positif serait en train de s'opérer en Chine » et qu'en attribuant l'organisation des Jeux à Pékin, le Comité international olympique (CIO) avait « ouvert une porte » qui, autrement, serait restée close.

Un boycott de la cérémonie d’ouverture ?

Même si un boycott général de l’ensemble des compétitions semble peu probable, certains continuent à militer pour une action qui se déroulerait lors des cérémonies d’ouverture des JO 2008. Interviewé par la station France Info, le secrétaire général de Reporters sans frontières, Robert Ménard a demandé au président français « comme à tous les chefs d’Etat et de gouvernement, de boycotter la cérémonie d’ouverture » des Jeux. « Moi, ce que j’attends c’est qu’il y ait un athlète qui prenne le drapeau tibétain et le montre quand il sera sur le podium » a continué le responsable de RSF, qui a également qualifié le président du CIO, Jacques Rogge, de « Ponce Pilate ».
(avec AFP)

Plus d'informations

Le site officiel du Mouvement olympique (lire)

Pékin 2008, le site des Jeux (lire)

Le site de Reporters sans frontières (lire)