Basket-ball - NBA
Dikembe Mutombo : « C’était le moment de partir »
par David Kalfa
Article publié le 12/07/2009 Dernière mise à jour le 14/07/2009 à 13:05 TU
Le basketteur congolais Dikembe Mutombo.
(Photo : AFP)
Le 22 avril 2009, Dikembe Mutombo mettait un terme à sa longue carrière en NBA. Le pivot congolais sortait du terrain gravement blessé au genou gauche. Il annonçait sa retraite dans la foulée. A 43 ans, le natif de Kinshasa se consacre désormais à sa guérison, mais aussi et surtout à sa famille et à ses œuvres caritatives en faveur des Africains démunis. Entretien avec un géant au grand cœur.
Dikembe Mutombo, comment va votre genou ?
Ça va un peu mieux. Chaque jour, je fais des séances de kiné de deux ou trois heures.
Comment se passe votre vie de retraité ?
Je me concentre sur la guérison de mon genou pour le moment. J’essaie aussi de me rattraper avec ma femme et mes enfants. Je m’occupe enfin de mes oeuvres caritatives.
Est-ce que les parquets vous manquent ?
Non, pas du tout. J’ai joué en NBA pendant dix-huit saisons. Ça a été long et fatigant. J’ai essayé de faire de mon mieux durant toutes ces années. C’était le moment de tirer ma révérence. Je ne pouvais pas rester éternellement sur les parquets.
Vous avez joué jusqu’à presque 43 ans. Comment expliquez-vous une si longue carrière ?
(Il éclate de rire) Beaucoup de personnes sont focalisent sur mon âge. Ce que j’ai pu faire sur les terrains est plus important que l’âge jusqu’auquel j’ai joué. Ce qui m’a permis de connaître tant de succès en NBA, c’est la discipline. Je me suis concentré sur le basket. J’ai fait très attention en-dehors des entraînements. Je faisais beaucoup de musculation, j’allais à de nombreuses séances de massage. Je me nourrissais sainement avec beaucoup de pâtes, de poisson et peu de viande. Je me reposais. Après les matches, je ne sortais jamais en boîte de nuit.
Vous n’avez jamais gagné le titre de champion NBA qui est la consécration pour tout joueur. Cela reste-t-il votre plus grand regret de basketteur ?
Dans l’histoire de la NBA, il y a un nombre incalculable de grands joueurs qui ont explosé tous les records et qui n’ont jamais gagné le titre de champion NBA. Même des MVP (Ndlr : « Most valuable player », meilleur joueur sur une saison) n’ont jamais soulevé le trophée. Savoir que des légendes comme Karl Malone, Charles Barkley ou Patrick Ewing n’ont jamais été sacré fait relativiser. Même des jeunes de talent comme LeBron James sont frustrés. Le facteur chance joue beaucoup dans tout cela, selon moi.
Que pensez-vous du titre de champion des Lakers de Los Angeles ?
J’ai été ravi par la victoire de Kobe Bryant, Pau Gasol et Derek Fisher. Derek, en particulier, est un ami. Lui, est le président du syndicat des joueurs, tandis que moi, j’en ai été le vice-président. On a passé beaucoup de temps ensemble à discuter des choses importantes pour nos collègues. Je suis aussi très fier que Kobe Bryant continue à gagner malgré l’absence de Shaquille O’Neal. De nombreuses personnes ont dit que Kobe ne remporterait plus de titre sans Shaquille dans son équipe (Ndlr : Kobe Bryant et Shaquille O’Neal ont gagné trois titres en 2000, 2001 et 2002 avant que le second ne quitte les Lakers). Kobe a prouvé qu’il est possible d’aller au bout sans un pivot dominant. Il suffit pour cela d’avoir un bon groupe de douze joueurs, motivé et qui a un peu de chance. Il faut aussi que toute le monde tire dans le même sens, que les joueurs ne soient pas focalisés sur leurs intérêts personnels.
Est-ce qu’il y a un joueur en NBA qui vous impressionne ?
Il y en a plusieurs. Certains jeunes ont atteint un niveau de jeu très intéressant. Il y a évidemment LeBron James dont on a déjà parlé, mais aussi Dwyane Wade, Dwight Howard, Pau Gasol, Carlos Boozer. Bref, beaucoup de joueurs qui ont intégré la NBA entre 2000 et 2005.
Parmi cette génération de joueurs talentueux, il y en a un que vous n’avez pas cité : votre ex-coéquipier à Houston, Yao Ming, gravement blessé au pied gauche. On évoque sa retraite anticipée. Qu'en pensez-vous ?
Pour vous dire la vérité, j’étais avec lui il y a quelques jours. On a passé cinq heures ensemble à discuter de son avenir. C’est difficile de faire une longue carrière en NBA, surtout dans sa position, avec sa blessure à la cheville. Ça lui fait très mal. Yao est un des grands joueurs et une des grandes attractions de la Ligue. Il génère un gros business pour la NBA en Chine. Sa retraite anticipée serait une très grosse perte pour nous. Espérons que les médecins trouveront une solution raisonnable pour qu’il revienne, même après une ou deux années de soins. Mais ne plus le voir sur les parquets serait choquant.
Quel était son état d’esprit quand vous l’avez vu ?
Il n’avait pas encore de réponse claire sur son avenir. Il était suspendu à l'avis d’autres médecins. Je ne sais pas quels sont les résultats. Les médias annoncent la fin de sa carrière. Moi, la seule chose dont je suis sûr, c’est qu’il a besoin d’une année de repos. Mais il est le seul qui décidera de la suite.
Suite de l'entretien, ici.
Ça va un peu mieux. Chaque jour, je fais des séances de kiné de deux ou trois heures.
Comment se passe votre vie de retraité ?
Je me concentre sur la guérison de mon genou pour le moment. J’essaie aussi de me rattraper avec ma femme et mes enfants. Je m’occupe enfin de mes oeuvres caritatives.
Est-ce que les parquets vous manquent ?
Non, pas du tout. J’ai joué en NBA pendant dix-huit saisons. Ça a été long et fatigant. J’ai essayé de faire de mon mieux durant toutes ces années. C’était le moment de tirer ma révérence. Je ne pouvais pas rester éternellement sur les parquets.
Vous avez joué jusqu’à presque 43 ans. Comment expliquez-vous une si longue carrière ?
(Il éclate de rire) Beaucoup de personnes sont focalisent sur mon âge. Ce que j’ai pu faire sur les terrains est plus important que l’âge jusqu’auquel j’ai joué. Ce qui m’a permis de connaître tant de succès en NBA, c’est la discipline. Je me suis concentré sur le basket. J’ai fait très attention en-dehors des entraînements. Je faisais beaucoup de musculation, j’allais à de nombreuses séances de massage. Je me nourrissais sainement avec beaucoup de pâtes, de poisson et peu de viande. Je me reposais. Après les matches, je ne sortais jamais en boîte de nuit.
Vous n’avez jamais gagné le titre de champion NBA qui est la consécration pour tout joueur. Cela reste-t-il votre plus grand regret de basketteur ?
Dans l’histoire de la NBA, il y a un nombre incalculable de grands joueurs qui ont explosé tous les records et qui n’ont jamais gagné le titre de champion NBA. Même des MVP (Ndlr : « Most valuable player », meilleur joueur sur une saison) n’ont jamais soulevé le trophée. Savoir que des légendes comme Karl Malone, Charles Barkley ou Patrick Ewing n’ont jamais été sacré fait relativiser. Même des jeunes de talent comme LeBron James sont frustrés. Le facteur chance joue beaucoup dans tout cela, selon moi.
Que pensez-vous du titre de champion des Lakers de Los Angeles ?
Shaquille O'Neal (g) et Kobe Bryant (d) ensembles.
® Reuters
Est-ce qu’il y a un joueur en NBA qui vous impressionne ?
Il y en a plusieurs. Certains jeunes ont atteint un niveau de jeu très intéressant. Il y a évidemment LeBron James dont on a déjà parlé, mais aussi Dwyane Wade, Dwight Howard, Pau Gasol, Carlos Boozer. Bref, beaucoup de joueurs qui ont intégré la NBA entre 2000 et 2005.
Dikembe Mutombo et le Chinois Yao Ming.
(Photo : AFP)
Pour vous dire la vérité, j’étais avec lui il y a quelques jours. On a passé cinq heures ensemble à discuter de son avenir. C’est difficile de faire une longue carrière en NBA, surtout dans sa position, avec sa blessure à la cheville. Ça lui fait très mal. Yao est un des grands joueurs et une des grandes attractions de la Ligue. Il génère un gros business pour la NBA en Chine. Sa retraite anticipée serait une très grosse perte pour nous. Espérons que les médecins trouveront une solution raisonnable pour qu’il revienne, même après une ou deux années de soins. Mais ne plus le voir sur les parquets serait choquant.
Quel était son état d’esprit quand vous l’avez vu ?
Il n’avait pas encore de réponse claire sur son avenir. Il était suspendu à l'avis d’autres médecins. Je ne sais pas quels sont les résultats. Les médias annoncent la fin de sa carrière. Moi, la seule chose dont je suis sûr, c’est qu’il a besoin d’une année de repos. Mais il est le seul qui décidera de la suite.
Suite de l'entretien, ici.
Deuxième partie
