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14/05/2004
Quand un ado conteste l’autorité parentale

(MFI) S’opposer sans arrêt aux décisions et points de vue de ses parents, c’est une façon, pour l’adolescent, de s’affirmer, de se démarquer de son milieu social et d’attirer l’attention. Pour aider les parents à adopter la bonne attitude, les professionnels de l’éducation suggèrent dialogue, discussion et fermeté.

Refuser toutes les règles que ses parents lui imposent, préférer suivre d’autres schémas appris ou observés à l’extérieur : ces attitudes se retrouvent fréquemment chez l’adolescent, qu’il soit africain ou européen. Ces comportements sont typiques de la contestation de l’autorité parentale. Contestation qui, selon les pédopsychiatres et psychothérapeutes de Zelius et de MagicMaman, deux sites internet animés par des professionnels de l’enfance et de l’adolescence, est indispensable à la construction de l’adulte que l’adolescent sera demain. L’opposition permanente et systématique aux parents est donc, pour l’adolescent, une étape constructive et quasi-inéluctable. Pour lui, le fait de contrer ses parents est aussi un moyen, fût-il conscient ou non, d’inviter ses ascendants à le considérer comme un être à part entière.

Négocier oui, mais toujours avoir le dernier mot

Pour bien gérer cette période de contestation, c’est-à-dire éviter une dégradation des rapports, les parents doivent instaurer le dialogue avec leur adolescent. « Celui-ci ne pourra pas vous en vouloir de lui avoir tendu la main. N’oubliez pas qu’un adolescent est souvent en détresse et qu’il a de multiples occasions, de son point de vue, de vivre des injustices au quotidien », soulignent les spécialistes. Ces derniers suggèrent aux parents de s’imposer des espaces de négociation avec leur adolescent. En clair, ils conseillent de relativiser les choses. Exemple : si l’adolescent demande un sursis d’une heure pour une sortie, vous, parents, pouvez toujours en discuter avec lui et, si ses arguments sont valables, accepter sa demande. De même, les experts proposent aux parents non seulement d’expliquer leur point de vue à l’adolescent, mais aussi de le responsabiliser par rapport à eux. « Par le dialogue, il faut toujours tenter de lui faire prendre conscience des raisons qui amènent ses parents à avoir des exigences », précisent-ils.
Si le dialogue est fondamental dans la relation avec l’adolescent, les experts notent toutefois que cette méthode peut parfois se retourner contre les parents. Ils recommandent par conséquent à ces derniers de ne pas demander à leur enfant son avis sur tout. Exemple : si vous, parents, édictez des règles quant au respect des horaires au sein du foyer, ou si vous pensez qu’une de ses fréquentations n’est pas bonne pour lui, pas question pour vous de négocier.
Si les parents jugent qu’ils ont raison, il leur est conseillé de rester fermes sur leur décision, même si leur adolescent n’est pas du même avis. Les professionnels de l’éducation recommandent en effet aux parents de ne jamais laisser leur enfant s’imaginer qu’il est au-dessus d’eux. Ils leur suggèrent même d’avoir toujours le dernier mot lors des négociations. « Il en va de l’équilibre de l’adolescent, car il est fondamental que ce dernier ait des repères et qu’il prenne bien conscience que les parents, c’est vous », argumentent les experts. Et de renchérir : « Ainsi, lorsqu’il aura besoin d’être épaulé, c’est tout naturellement qu’il se tournera vers vous. »


Faire intervenir un tiers si nécessaire

Dialogue, discussion et fermeté permettent donc aux parents de désamorcer d’éventuelles situations de crise avec l’adolescent qui conteste leur autorité. Mais malgré ces recettes, il arrive que le conflit s’installe de manière durable. Dans ce cas de gestion difficile de la période de contestation, Zelius et MagicMaman conseillent aux parents de faire intervenir discrètement un tiers. « Si l’adolescent a de bons rapports avec l’un de ses grands-parents, s’il a l’habitude de se confier à une sœur ou un frère aîné, n’hésitez pas à les solliciter, pour tenter de faire passer votre message », indiquent les experts. En clair, le médiateur chargé de désamorcer la crise peut être un membre de la famille, proche ou éloignée, mais aussi un ami.


Pour en savoir plus :
http://www.magicmaman.com/1118ans/default.asp et http://www.zelius.com/p_liste_thematique.asp?rubId=2



Gervais Nitcheu

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