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17/06/2005
Lutte contre la pauvreté : des nominations décisives

(MFI) La relance de la lutte contre la pauvreté coïncide, depuis le début de l’année, avec une importante série de nominations à la tête d’organisations multilatérales ou dépendantes de l’Onu impliquées dans le dialogue Nord-Sud. Sans que l’on puisse dire pour le moment si elles vont la favoriser.

Leitmotiv de la communauté internationale depuis des décennies, la lutte contre la pauvreté semble concrètement relancée. Elle figure dans tous les agendas politico-économiques des réunions importantes à venir, que ce soit le sommet du G8 à Gleneagles en Ecosse (Grande Bretagne) début juillet 2005 ou à la réunion extraordinaire de l’Onu en septembre à New York. Ainsi, la Banque Mondiale, l’OMC (Organisation Mondiale du commerce), la Cnuced (Conférence des Nations unies sur le Commerce et le développement), le Pnud (Programme des Nations unies pour le développement) le HCR (Haut commissariat de l’Onu pour les réfugiés) notamment, ont de nouveaux dirigeants. Sans oublier la FAO où Jacques Diouf se représentait tout seul après un règne de douze ans, ou la BAD (Banque africaine de développement) pour laquelle on cherche toujours un chef.
Si les nominations illustrent des rapports de force, elles sont aussi liées à un subtil marchandage politique en cas d’élargissement du Conseil de sécurité à de grands pays comme l’Allemagne, le Japon ou l’Inde, mais aussi africains comme l’Afrique du Sud, le Nigeria, l’Egypte ou le Sénégal.
Le secrétaire général de l’Onu, Kofi Annan, a en effet présenté un rapport sur le projet de réforme intitulé Dans une liberté plus grande : vers le développement, la sécurité et les droits de l’homme pour tous. Il y propose l’élargissement du Conseil de sécurité, l’adoption d’un code définissant dans quelles conditions les nations peuvent légalement entrer en guerre, une définition universelle du terrorisme et la création d’une Commission d’édification de la paix pour aider les pays sortant d’un conflit.


Un « faucon » américain à la Banque Mondiale

Le choix du président américain George Bush de Paul Wolfowitz, numéro deux du Pentagone, considéré comme un des principaux architectes de la guerre en Irak, pour diriger la Banque Mondiale, a surpris et secoué les opinions ainsi que le personnel de la Banque et de nombreuses ONG. Mais sa nomination s’est faite à l’unanimité des pays riches et pauvres au nom de la realpolitik, puisque le choix de ce poste est traditionnellement une prérogative américaine, les Européens se réservant celui du FMI (Fonds monétaire international).
Paul Wolfowitz s’est d’ailleurs présenté d’emblée comme un défenseur du monde en développement, en particulier l’Afrique, même si les engagements de Washington restent en deçà des promesses faites, et cela malgré les sollicitations d’un allié fidèle, le Premier Ministre britannique Tony Blair, qui a fait de l’aide à l’Afrique le cheval de bataille du prochain sommet du G8.


Un Français à l’OMC

Le Français Pascal Lamy, ancien Commissaire européen au commerce, a prévalu sur ses rivaux, Carlos Pérez del Castillo (Uruguay), Jaya Krishna Cuttaree (Maurice) et Luiz Felipe de Seixas Correa (Brésil), pour le poste de directeur général de l’OMC, succédant au Thaïlandais Supachai Panitchpakdi, parti à la Cnuced.
Ce socialiste français connaît bien la problématique du commerce Nord-Sud et devrait, selon les observateurs, donner la priorité à la mise en œuvre de l’agenda de Doha pour faciliter l’ouverture des marchés mondiaux aux exportations des pays en développement, notamment ceux de l’Afrique. En tant que négociateur, il a gagné le respect de Robert Zoellick, le numéro deux de Département d’Etat américain, à un moment où Américains et Européens cherchent à aplanir leurs divergences au sujet de l’Irak.


CNUCED : on prend les mêmes et on recommence

Passant de l’OMC à la Cnuced, le thaïlandais Supachai Panitchpakdi, n’a pas laissé une marque indélébile sur les négociations commerciales multilatérales qui ont opposé parfois violemment les pays du Sud aux Américains et aux Européens. Son choix est considéré comme un geste envers l’Asie dont les économies émergentes, notamment la Chine, jouent un rôle toujours plus important dans le commerce mondial. Créée en 1964, la Cnuced est chargée de l’intégration des questions de développement et du commerce.


Un Turc au PNUD

Le Secrétaire général de l’Onu a choisi l’ancien ministre des Finances de la Turquie, Kemal Dervis, pour diriger le Pnud qui joue un rôle important dans la mise en œuvre des Objectifs du Développement pour le Millénaire (ODM). C’est la première fois dans l’histoire du Pnud que son administrateur n’est pas originaire d’un pays donateur. Après 22 ans au service de la Banque mondiale où il termina à la fois Vice Président pour le Moyen Orient, l’Afrique et l’Europe et Vice Président pour la réduction de la pauvreté et pour la gestion économique, Kemal Dervis a été pendant deux ans ministre des Finances de la Turquie. Avec un budget annuel de trois milliards de dollars, le Pnud, présent dans 166 pays, aide les populations et les gouvernements des pays pauvres à se développer.


Le président de l’Internationale socialiste au HCR

L’Assemblée Générale de l’Onu a entériné la proposition du secrétaire général de l’organisation qui a finalement soumis le nom de Manuel de Oliveira Guterres à la tête du Haut Commissariat de l’Onu pour les réfugiés, parmi une liste de plusieurs candidats, dont le Français Bernard Kouchner. Président de L’Internationale socialiste, Guterres a été Premier ministre du Portugal de 1996 à 2002. Il succède au Néerlandais Ruud Lubbers qui a démissionné après avoir été accusé, à tort selon lui, de harcèlement sexuel par une collaboratrice.


La BAD dans l’impasse

Face à une pléthore de candidats représentant toutes les régions de l’Afrique et confrontée au double vote des bailleurs de fonds et des pays africains membres, la BAD est toujours dans l’impasse. Les deux candidats francophones – Cameroun et Gabon – se sont neutralisés. Ceux du Nigeria et du Rwanda se sont retrouvés seuls en lice, sans toutefois recueillir une majorité.
Si l’impasse persiste en juillet prochain, l’actuel président Omar Kabbaj, qui est marocain, pourrait voir son mandat prolongé d’un an, à un moment où la BAD, qui connaît une relance de ses activités, joue un rôle de plus en plus important en liaison avec des partenaires comme la Banque Mondiale et le FMI.

Marie Joannidis

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