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Algérie - Egypte (2-1)
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Les Egyptiens ne doivent s'en prendre qu'à eux-mêmes
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Hocine Achiou célèbre le but de la victoire qu'il vient d'inscrire au terme d'un raid endiablé au sein de la défense égyptienne. (Photo AFP)
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Les Pharaons ne savent toujours pas marquer des buts. Dominateurs tout au long de la partie, ils ont été battus sur un contre meurtrier à quelques minutes du coup de sifflet final.
De notre envoyé spécial en Tunisie
Présenté légitimement comme un match à hauts risques, la rencontre entre l'Algérie et l'Egypte a tourné à la catastrophe pour les Pharaons. Ils ont eu beau camper dans la moitié de terrain algérienne pendant près de quatre-vingt dix minutes, jouer à onze contre dix après l'expulsion de Maamar Mamouni à la 64ème minute, ils se sont révélés totalement incapables de contourner une équipe d'Algérie massivement regroupée en défense.
On savait deux choses avant la rencontre: d'une part que les Egyptiens possèdent un des footballs les plus élaborés du continent, très certainement le plus européen d'Afrique dans la circulation du ballon et l'harmonisation de ses trois lignes; d'autre part qu'il a toujours eu de grosses carences dans la finition. Mido, pas plus qu'Ahmed Belal, ne sont ni Hossam Hassan, leur prédécesseur de légende, ni Patrick Mboma. Ils ont encore beaucoup à apprendre. A leur âge, vingt et un pour le premier, pas encore vingt-quatre pour le second, c'est le contraire qui serait étonnant. Car les Egyptiens n'ont pas cessé d'attaquer sans mettre véritablement en danger le gardien adverse Lounès Gaouaoui.
Ce sont les Algériens qui, les premiers, allaient trouver la voie du bonheur. Un corner trouve la tête du latéral gauche Maamar Mamouni, venu intelligemment suppléer Mansour Boutabout. Mieux vaut être deux sur un bon coup que seul. On annonçait un duel serré, sinon davantage, et on était servi après un quart d'heure de jeu. Les Egyptiens étaient les favoris, mais, ragaillardis par leur bon nul contre le Cameroun, les Algériens savaient qu'ils jouaient leur va-tout dans ce duel nordique. Douze minutes plus tard Tarek El Sayed, qui avait bien anticipé la montée de la défense algérienne, servait sur un plateau Ahmed Belal qui n'avait aucun mal à tromper le portier algérien. Les choses revenaient dans l'ordre pour les Egyptiens qui pouvaient faire admirer leur jeu collectif. Le public algérien venu en très grand nombre (il composait l'essentiel de l'assistance) admirait en connaisseur, se demandant à quelle sauce les siens allaient être mangés, pas rassurés du tout. Et c'est sur ce score de parité que survenait la mi-temps.
Le but rageur d'Achiou
Après la pause, les Egyptiens accentuaient la pression, la défense algérienne continuait de veiller au grain contenant sans se démonter les Mido, Belal et Ahmed Hassan. On avançait dans le temps lorsque l'arbitre luxembourgeois de la rencontre (aucun des arbitres n'était africain, match à hauts risques oblige) renvoyait au vestiaire Maamar Mamouni après un deuxième carton jaune. Les Egyptiens, c'était sûr, n'allaient faire qu'une bouchée de leurs adversaires. Ils auraient pu faire une partie du chemin si l'arbitre n'avait commis une erreur. Sur une chute de Belal, il aurait dû siffler penalty, mais cinq minutes après l'expulsion d'un joueur algérien, dans le contexte très spécial de la rencontre, il décida de donner un carton jaune à l'attaquant égyptien pour simulation alors qu'il y avait bien faute.
Cette mauvaise décision a peut-être privé les Pharaons d'un succès qui leur tendait les bras. Et, comme la veille à Bizerte où l'on avait vu le Rwanda égaliser face à la Guinée à une poignée de seconde du coup de sifflet final, les Algériens, ou plutôt l'un d'entre eux, parvinrent à forcer le destin. Il restait quatre minutes à jouer, Hocine Achiou s'emparait du ballon sur une nouvelle offensive égyptienne et effectuait une course de soixante mètres sur le côté droit du terrain, revenait dans l'axe, laissait sur place poursuivant et défenseurs pour placer un tir rageur qui ne laissait aucune chance à Nader El Sayed (104ème match en sélection nationale). Les Egyptiens pouvaient crier au vol, le Fennec s'était joué de Pharaon comme le petit renard du désert qu'il est. Un résultat qui nous laisse sur la perspective d'un Cameroun-Egypte de feu.
Bilan de la rencontre avec le reportage de Christophe Jousset
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Gérard Dreyfus 29/01/2004
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