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Afrique du Sud
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Les Bafana Bafana changent d’entraîneur
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Styles Phumo (à droite) succède à Ephraim Shakes Mashaba (à gauche). (Photo: Safa.net)
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Ephraim Shakes Mashaba a été remplacé au poste d’entraîneur de la sélection sud-africaine par son adjoint Styles Phumo et ce à la veille du départ de l’équipe pour la Tunisie. Dernière minute: Mashaba obtient gain de cause devant la justice (lire).
De notre correspondante à Johannesbourg
"Bienvenue au cirque de la fédération de football sud-africaine", pouvait-on lire récemment dans le quotidien national The Star au sujet du feuilleton footballistique de l’été austral.
A la veille du départ des Bafana Bafana pour la Tunisie, via le Sénégal pour une rencontre amicale, la fédération de football sud-africaine décide en effet de limoger l’entraîneur Ephraim Shakes Mashaba et confirme son remplacement par son assistant Styles Phumo.
Le 7 janvier dernier Mashaba avait été suspendu pour une semaine, faute de "ne pas avoir identifié les bons joueurs pour la coupe africaine des Nations et pour avoir sélectionné des joueurs blessés ou inactifs dans leurs clubs respectifs" selon un communiqué officiel.
Le cœur du problème étant que Shakes Mashaba a refusé d’accommoder deux joueurs à l’étranger, Benni McCarthy au FC Porto, et Mark Fish au Charlton Athletic, qui ne pouvaient venir s’entraîner avec l’équipe nationale que quelques jours avant la coupe en Tunisie, au lieu des 14 jours prévus.
Une attitude inflexible envers les stars de l'équipe
L’épée de Damoclès pendait cependant déjà au-dessus de la tête de Mashaba depuis un moment pour son attitude inflexible envers les joueurs partis dans les clubs étrangers, ses mauvaises relations avec Quinton Fortune de Manchester United n’étaient étrangères à personne.
Du coup, l’annonce de sa suspension a déclenché une avalanche de courrier auprès du quotidien populaire Noir The Sowetan; "Tiens bon Mashaba, ils veulent que tu sois un pantin, boycottons la coupe des Nations!", écrivaient des lecteurs du Sowetan. Et la presse sud-africaine dans son ensemble, d’ironiser en se demandant qui est censé sélectionner les joueurs, l’entraîneur ou la fédération ?
Une ambiance plutôt maussade pour une préparation à la coupe des Nations. Et l’affaire est loin d’être terminée. Mashaba demande toujours à la justice sud-africaine d’invalider sa suspension. Le milieu de terrain Steven Pienaar ne pourra participer au tournoi pour cause de blessure au genou et Styles Phumo, 67 ans, dorénavant aux commandes pour la CAN, a reçu son baptême du feu, lors de sa semaine de remplacement, avec une rencontre contre l’île Maurice qui a humilié l’Afrique du Sud 2 à 0.
La valse des entraîneurs: une tradition
Et les enjeux pour l’équipe sud-africaine victorieuse de la Coupe des nations en 1996, sont de taille. L’équipe a changé deux fois d’entraîneur à la veille de la coupe du Monde 1998, et une fois juste avant celle de 2002. Styles Phumo a récemment ouvertement reconnu les problèmes de planification à long terme du football sud-africain, et le manque de préparation par rapport aux équipes d’Afrique de l’Ouest.
L’insistance de la fédération sur la présence de joueurs devenus des stars à l’étranger, s’explique aussi par la campagne tambour battant de l’Afrique du Sud pour accueillir la coupe du monde 2010. Nelson Mandela s’est lui-même lancé dans la bataille en Octobre dernier, soulignant l’importance de l’organisation d’un tel événement pour l’image du pays, lors de la visite des inspecteurs de la Fifa.
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Stéphanie Savariaud 16/01/2004
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