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Burkina Faso

Une ferveur sans précédent


Quelques deux cents Burkinabé seront convoyés à Tunis pour encourger leur équipe nationale.
© Alpha Barry


  Burkina Faso   (L'équipe)



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Tout le pays est mobilisé depuis quelques mois autour de son équipe nationale qui a reçu un soutien crucial des principales entreprises du pays pour pouvoir mener à bien son aventure tunisienne.

De notre correspondant à Ouagadougou

Ce n’est certes pas la première fois que les Burkinabé disputent une phase finale de CAN, les Etalons sont à leur sixième participation dont cinq fois consécutives. Le Burkina Faso, un pays au football modeste, fait donc plutôt figure d’habitué de la compétition. Pourtant, l’ambiance vécue dans le pays avant cette 24e édition est inédite. La ferveur est d’autant plus grande cette fois que le pays s’est retrouvé en quelques mois sur deux fronts sportifs : l’habituelle Coupe d’Afrique et une première Coupe du monde juniors qui s’est disputée à la fin de l’année 2003.

Il n’en fallait pas plus pour appeler à une mobilisation générale afin de collecter des fonds destinés à la préparation des deux équipes. La Fédération burkinabé de football (FBF) avaient estimé les besoins à environ deux milliards de francs CFA (environ 7,7 millions d’euros). Mais après un arbitrage du ministère des Sports, le budget total pour les deux compétitions a été arrêté à 1,1 milliard ( 1,7 million d’euros), dont les deux tiers pour la CAN. A côté des budgets de deux de ses trois adversaires de poule que sont le Mali et le Sénégal qui ont débloqué respectivement 1,2 milliard et plus de 1,8 milliard pour la seule Coupe d’Afrique, les ambitions du Burkina peuvent paraître modestes.

Les hommes d’affaires à la rescousse

Pour l’Etat burkinabé, cette enveloppe était trop lourde à supporter. Le gouvernement s’est donc tourné vers les hommes d’affaires du pays. Un appel de fonds a été lancé à cet effet par la Chambre de commerce, d’industrie et d’artisanat. A travers une opération spéciale dénommée «Initiative nationale de soutien aux Etalons», il a été demandé aux entreprises et aux opérateurs économiques de contribuer financièrement à leur campagne tunisienne. C’est le président de la Chambre lui-même, le richissime entrepreneur Oumarou Kanazoé, qui a donné le ton au mois d’octobre dernier en mettant 100 millions de FCFA dans la cagnotte dès le lancement de l’initiative. Un exemple bien suivi par les hommes d’affaires du pays qui ont réussi à mobiliser en moins de trois mois plus de 700 millions de francs CFA.

Cette opération a été couronnée par une soirée de gala organisée début janvier dans la capitale des centaines d’invités, dont le président Blaise Compaoré et les 22 joueurs burkinabé sélectionnés. A cette occasion, le chef de l’Etat a remis pour la première fois le drapeau burkinabé aux joueurs, en leur demandant de «défendre vaillamment le Burkina en Tunisie». Pour cette mission, les Etalons pourront compter sur quelques deux cents Burkinabé qui seront convoyés à Tunis par les deux structures de supporters qui ont réussi à taire leurs divergences pour cette «cause nationale».
Alpha Barry
21/01/2004




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