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Mali - Burkina Faso (3-1)
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Le Mali en quart de finale
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Frédéric Kanouté est l'auteur du premier but malien. (Photo AFP)
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Le Mali était donné favori de son face à face avec son voisin burkinabé. Il a effectivement gagné, sans se monter étincelant, sans égaler sa première sortie. Les Burkinabé méritaient mieux.
De notre envoyé spécial en Tunisie
Un curieux match. Une alternance d'accélérations et de temporisations qui a vu les Maliens imposer leur faux rythme dans la première moitié de la rencontre et les Burkinabé avoir le dessus dans l'autre moitié. Les Maliens ont fait la différence grâce à quelques individualités plus tranchantes, plus expérimentées -les Etalons ont la moyenne d'âge la plus jeune du tournoi- et qui opèrent dans des clubs de haut niveau, ce qui n'est pas encore le cas de leurs adversaires.
Les Burkinabé étaient arrivés sur le terrain bien décidés à resservir le même plat que face aux Sénégalais: tenter, grâce à un bon fond de jeu, une bonne mise en place, une circulation de balle efficace, d'anesthésier l'adversaire, de le laisser prendre confiance, de contenir ses assauts pour lui réserver quelques mauvaises surprises sur des contre-attaques. Un plan qui avait réussi face aux Lions de la Teranga et qui pouvait fort bien réussir face aux Aigles.
D'entrée ces derniers montaient vers le but d'Abdoulaye Soulama et tâtaient une première fois le terrain par Bassala Touré. Sa frappe montait trop haut dans le ciel. La réplique ne se fait pas attendre avec un débordement de Moumouni Dagano qui donne le ballon à son capitaine Mahamoudou Kéré. Qui met à côté de la cage. Pause générale jusqu'à la 24e minute; départ en dribbles de Bassala Touré dont la frappe d'une vingtaine de mètres contraint Soulama à une jolie claquette.
Mathématiquement le Burkina peut encore espérer
La vague malienne commence à déferler vers le but de Soulama. Lamine Sissoko délivre un service maison pour Frédéric Kanouté qui, anticipant le retour de Moussa Camara, enchaîne avec un tir non cadré. Mahamadou Diarra, en bon capitaine, prend la tête d'une nouvelle offensive, en profondeur pour Kanouté qui croise sa balle. Le Mali ouvre le score après un peu plus d'une demi-heure.
Dans l'instant les Burkinabé sont un peu groggy, ce dont profitant les Maliens pour doubler la mise. Corner, Mahamadou Diarra se met en orbite. Tout le monde est battu. Dans un élan de générosité, les Etalons pénètrent dans le champ du voisin la frappe d'Amadou Touré met en difficulté le gardien malien, tout heureux de pouvoir accompagner le ballon en corner. Les Maliens ont accéléré au bon moment et les Burkinabé se sont fait piéger. Tel est pris qui croyait prendre.
Franchement personne n'imagine que les Etalons vont pouvoir revenir au score. Ils n'y parviendront pas mais ils auront mis tous les moyens à leur disposition pour essayer devant des Maliens pas trop rassurés. La rentrée de Dieudonné Minoungou contribue à dynamiser les verts et blancs. C'est d'ailleurs lui qui va inscrire ce qui sera l'unique but de cette équipe sur un très bon centre en retrait de Panandetiguiri après un débordement très incisif. Dagano et Minoungou essaient de combiner. Sidibé le portier malien doit intervenir à plusieurs reprises.
Le match a changé d'âme, plus séduisant qu'au cours de sa partie initiale, grâce à la vivacité des protégés de Jean-Paul Rabier. Tanguy Barro est sur le point d'égaliser mais, par manque de réalisme, ne peut empêcher l'intervention du gardien. Les Maliens souffrent derrière, souvent pris de vitesse. Dagano place une tête à côté. Kanouté lui rend la politesse, première réaction malienne depuis longtemps. On joue depuis soixante-dix minutes. Balle d'égalisation pour Dagano après une descente de Minoungou très en vue depuis le début de la seconde période; son tir passe à côté. Les Burkinabé sont en manque de réussite, ce qui fait le bonheur des Maliens. Bonheur total soixante secondes après l'échec de Dagano. Kanouté sert une balle parfaite à Soumaïla Coulibaly qui ne se fait pas prier pour alourdir la marque. A un quart d'heure de la fin, les carottes sont cuites pour les Burkinabé. Ils auraient mérité meilleur sort. C'est le football.
Le Mali est donc qualifié. Mathématiquement le Burkina Faso peut encore espérer. Mais sa situation est désespérée. Le Sénégal peut se contenter d'un nul face à un Mali qui cherchera probablement à souffler pour mieux préparer la suite. Le Burkina Faso, toujours présent en phase finale depuis 1996, va sortir de l'épreuve la tête haute.
Bilan de la rencontre avec le reportage de Frédéric Gassman.
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Gérard Dreyfus 30/01/2004
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