Quinquennat
Les arrières-pensées des candidats Chirac et Jospin<br> <br>
Relancé par l'ancien Président Valéry Giscard d'Estaing, le débat sur la réduction de la durée du mandat présidentiel annonce une nouvelle donne politique et va inéluctablement modifier la stratégie de Jacques Chirac et de Lionel Jospin pour la course à la présidentielle de 2002. A l'Elysée comme à Matignon, on s'active.
Le débat sur le raccourcissement de mandat présidentiel, initié par Valéry Giscard d'Estaing (VGE), pourrait de nouveau cristalliser la rivalité entre le chef de l'Etat et le chef du gouvernement. Lionel Jospin, partisan de longue date d'un mandat de cinq ans (il l'avait inscrit dans son programme en 1995), a le premier, emboîté le pas de VGE. Jacques Chirac qui s'est déclaré depuis son élection, opposé au quinquennat a voulu attendre pour se prononcer publiquement et a pris son temps pour consulter les chefs des partis politiques et d'éminents constitutionnalistes.
Pendant que le Président réfléchissait, le Premier ministre a attaqué¯; le 19 mai Lionel Jospin a annoncé que si Jacques Chirac n'était pas disposé à agir rapidement, «le gouvernement favoriserait l'examen», dès le mois de juin d'une proposition de loi émanant de parlementaires. Suite à cette déclaration, l'opposition s'est insurgée, Philippe Séguin qualifiant même cette man£uvre de «chantage et de très curieuse façon de procéder». Le premier secrétaire du Parti socialiste a essayé de rattraper le coup en déclarant qu'il n'y avait «pas de concurrence ou de compétition» entre le président et le Premier ministre.
Jacques Chirac, lui, a préféré se taire. Pour lui, la cause est entendue: s'il veut être réélu en 2002, il devra changer d'avis sur le quinquennat. S'il accepte cette solution, il passera, aux yeux de l'opinion française, comme le champion de la modernité, l'homme qui prend en compte l'évolution des m£urs et des esprits et poussera par là-même son futur rival de 2002 à s'impliquer dans une révision constitutionnelle qui pourrait lui servir.
Lionel Jospin, quant à lui, ne déroge pas à la règle qu'il s'était fixée il y a quelques années et prône toujours la réduction du mandat présidentiel. Mais seulement voilà, il ne faudrait pas que Jacques Chirac lui vole la vedette en s'appropriant la réforme, c'est pour cette raison qu'il a voulu coûte que coûte accélérer le processus.
Cette réforme, qui, selon les derniers sondages, semble réunir un large consensus se transforme peu à peu, comme l'a souligné François Bayrou, le président de l'UDF, en un véritable «bras de fer Chirac/Jospin». En fait, il s'agit, pour les deux candidats à la prochaine présidentielle de s'approprier la paternité de cette réforme et d'en récolter les fruits pendant la campagne.
Pour en savoir plus
Valéry Giscard d'Estaing vient de créer un site Internet qui propose notamment un sondage sur le quinquennat : http://www.quinquennat.net
Pendant que le Président réfléchissait, le Premier ministre a attaqué¯; le 19 mai Lionel Jospin a annoncé que si Jacques Chirac n'était pas disposé à agir rapidement, «le gouvernement favoriserait l'examen», dès le mois de juin d'une proposition de loi émanant de parlementaires. Suite à cette déclaration, l'opposition s'est insurgée, Philippe Séguin qualifiant même cette man£uvre de «chantage et de très curieuse façon de procéder». Le premier secrétaire du Parti socialiste a essayé de rattraper le coup en déclarant qu'il n'y avait «pas de concurrence ou de compétition» entre le président et le Premier ministre.
Jacques Chirac, lui, a préféré se taire. Pour lui, la cause est entendue: s'il veut être réélu en 2002, il devra changer d'avis sur le quinquennat. S'il accepte cette solution, il passera, aux yeux de l'opinion française, comme le champion de la modernité, l'homme qui prend en compte l'évolution des m£urs et des esprits et poussera par là-même son futur rival de 2002 à s'impliquer dans une révision constitutionnelle qui pourrait lui servir.
Lionel Jospin, quant à lui, ne déroge pas à la règle qu'il s'était fixée il y a quelques années et prône toujours la réduction du mandat présidentiel. Mais seulement voilà, il ne faudrait pas que Jacques Chirac lui vole la vedette en s'appropriant la réforme, c'est pour cette raison qu'il a voulu coûte que coûte accélérer le processus.
Cette réforme, qui, selon les derniers sondages, semble réunir un large consensus se transforme peu à peu, comme l'a souligné François Bayrou, le président de l'UDF, en un véritable «bras de fer Chirac/Jospin». En fait, il s'agit, pour les deux candidats à la prochaine présidentielle de s'approprier la paternité de cette réforme et d'en récolter les fruits pendant la campagne.
Pour en savoir plus
Valéry Giscard d'Estaing vient de créer un site Internet qui propose notamment un sondage sur le quinquennat : http://www.quinquennat.net
par Clarisse Vernhes
Article publié le 30/05/2000
