Corée
Les deux Kim nouent le dialogue
Cinquante ans après la Guerre de Corée, les leaders du Nord et du Sud de la péninsule se rencontrent à Pyongyang pour un sommet historique.
C'est probablement la dernière page de la guerre froide qui se tourne avec cette rencontre historique. Historique, cet adjectif trop souvent utilisé n'est cette fois pas de trop pour qualifier le premier face-à-face entre les dirigeants des deux parties de la Corée, divisée depuis un demi-siècle. Kim Jong-Il, le fils de Kim Il-Sung, "Grand Leader" nord-coréen, qui a maintenu son pays dans un isolement autarcique et un culte de la personnalité dépassant celui de son mentor Staline, reçoit dans sa capitale le président sud-coréen Kim Dae-Jung, l'ancien opposant condamné à mort par la dictature militaire et porté à la présidence par ses compatriotes en 1997.
A leur manière, bien différente, tous deux incarnent la tentation de l'ouverture après des décennies d'hostilité et d'ignorance réciproque. Ce n'est pourtant qu'un premier pas. La réunification de la Corée n'est pas à l'ordre du jour. Mais au moins, on se parle. Les Coréens du Sud et ceux du Nord redécouvrent qu'ils appartiennent à la même nation. Certains drames personnels (séparations familiales, notamment) pourront peut-être commencer de recevoir un début de solution. La Corée du Sud, sans prendre en charge l'économie du nord, en ruine, est prête à apporter son aide et sa coopération, dans l'espoir désormais raisonnable que les dirigeants de Pyongyang ne se lancent pas dans une aventure militaire qui menacerait la paix non seulement de la Péninsule, mais de l'Extrême-Orient tout entier.
Au delà du symbole, personne ne se risque à attendre des résultats concrets de cette rencontre de trois jours, sinon l'intention proclamée de poursuivre et approfondir les contacts entre les deux pays.
Mais après un demi-siècle de quasi-belligérance, ce n'est déjà pas si mal.
A leur manière, bien différente, tous deux incarnent la tentation de l'ouverture après des décennies d'hostilité et d'ignorance réciproque. Ce n'est pourtant qu'un premier pas. La réunification de la Corée n'est pas à l'ordre du jour. Mais au moins, on se parle. Les Coréens du Sud et ceux du Nord redécouvrent qu'ils appartiennent à la même nation. Certains drames personnels (séparations familiales, notamment) pourront peut-être commencer de recevoir un début de solution. La Corée du Sud, sans prendre en charge l'économie du nord, en ruine, est prête à apporter son aide et sa coopération, dans l'espoir désormais raisonnable que les dirigeants de Pyongyang ne se lancent pas dans une aventure militaire qui menacerait la paix non seulement de la Péninsule, mais de l'Extrême-Orient tout entier.
Au delà du symbole, personne ne se risque à attendre des résultats concrets de cette rencontre de trois jours, sinon l'intention proclamée de poursuivre et approfondir les contacts entre les deux pays.
Mais après un demi-siècle de quasi-belligérance, ce n'est déjà pas si mal.
par Olivier Da Lage
Article publié le 09/06/2000