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Argent sale

La liste noire du blanchiment :15 pays à l'index

Le Gafi (Groupe d'action financière sur le blanchiment de capitaux) rend publique une liste de quinze pays et territoires hospitaliers à l'argent sale et non-coopératifs dans la lutte contre le blanchiment. Les institutions financières sont invitées à redoubler de vigilance dans leurs relations avec ces paradis fiscaux. Quatorze autres pays, non exempts de reproches, échappent cependant à cette liste noire.

Le Gafi s'était engagé à publier la liste des pays non-coopératifs en matière de lutte contre le blanchiment des capitaux. Un peu plus d'un an après, promesse tenue. Vingt-neuf pays et territoires, dont un bon nombre d'îles des Caraïbes et du Pacifique, ont été passés au crible de 25 critères portant sur le contrôle des institutions financières, les lois et règlements sur l'identification des détenteurs de comptes, l'absence d'instances locales de prévention et de détection des transactions suspectes et, surtout, une mauvaise volonté évidente à transmettre les informations nécessaires aux autorités internationales de lutte contre le blanchiment ou à les laisser enquêter sur leur territoire. En effet, des 25 critères, tous n'ont pas la même importance a souligné le Président du Gafi, Gil Galvao qui s'avoue d'ailleurs dans l'incapacité de chiffrer les montants en cause. Parmi les notes éliminatoires, toutefois, l'absence d'incrimination pour blanchiment de l'argent du crime dans le système judiciaire. Ainsi, les quinze recalés à l'examen du Gafi, qui regroupe 29 pays, l'Union européenne et le conseil de coopération du Golfe, sont les Bahamas, les Iles Caïman, les Iles Cook, la Dominique, Israël, le Liban, le Liechtenstein, les Iles Marshall, Nauru, Niue (île de Polynésie associée à la Nouvelle-Zélande), Panama, les Philippines, la Russie, St Kitts et Nevis, St Vincent et les Grenadines.

En revanche, les noms de quelques «repêchés» peuvent surprendre, car souvent cités comme des paradis fiscaux, peu regardants sur l'origine des fonds: Antigua et la Barbade, Belize, les Bermudes, les Iles Vierges britanniques, Chypre, Gibraltar, Guernesey, Jersey et l'Ile de Man, Malte, Maurice, Monaco, Samoa et Sainte Lucie.

Monaco, les îles anglo-normandes, Chypre et Gibraltar sont d'ailleurs dans le collimateur de la mission parlementaire française d'information sur la délinquance financière et le blanchiment. Le Gafi explique que les quatorze pays et territoires qui ont échappé à l'index ne sont certes pas mis hors de cause mais ont manifesté quelques signes de progrès dans la transparence. Tel est le cas de Monaco, qui a fait obstacle à des enquêtes internationales concernant des crimes liés au blanchiment mais a promis de renforcer les moyens de son service d'information et de contrôle des opérations financières.

De plus, la liste noire du Gafi n µest pas close. Certains pays qui y figurent pourront en sortir en fonction de l'évolution de leur législation réprimant le blanchiment. D'autres sont susceptible d'y rentrer et le Gafi attendra que le Liechtenstein mette effectivement en application les mesures qu'il a annoncées pour revoir son cas. D'autant que l'examen auquel il s'est livré sera poursuivi avec une autre série de pays dont on ne sait pas si elle comprendra la Suisse et la Chine, par exemple.



par Francine  Quentin

Article publié le 22/06/2000