L''affaire Elf
Tarallo donne des détails
Dans le cadre de l'affaire Elf, l'audition d'André Tarallo, l'ancien président de Elf-Gabon, devant les juges Eva Joly et Renaud Van Ruymbeck a manifestement été très riche en détails sur le système mis en place par la société pétrolière pour rémunérer des chefs d'Etat en exercice.
Cinq noms couchés sur le papier d'un procès verbal issu des auditions du 27 juin et du 10 juillet derniers. Cinq noms que le greffier a notés scrupuleusement: ceux de Omar Bongo pour lequel il est indiqué "plus famille", Sassou Nguesso, Pascal Lissouba, Sani Abacha du Nigeria et Dos Santos d'Angola. Pour l'ancien "Monsieur Afrique" du groupe pétrolier, voilà les principaux bénéficiaires du système des commissions versées sur chaque baril de pétrole exporté. Et une source proche de l'enquête de noter, un rien amer, "tant pis pour les populations concernées. Cela permettait sans doute à la compagnie pétrolière de ne pas payer le baril au prix de l'Opep".
André Tarallo semble bien décidé cette fois à tout déballer. Lors de ses deux prochaines auditions, il devrait détailler par le menu les sommes versées et surtout comment une bonne partie de ces sommes, plusieurs dizaines de milliards de francs, étaient détournées vers des comptes de partis politiques français.
Autre point étonnant des déclarations d'André Tarallo, sa mise en cause directe de l'Elysée du temps de François Mitterrand. Sur chaque décision de versement de commission, "d'abonnement", comme il les appelle, l'avis de l'Elysée était pris. Il est arrivé que certains versements soient différés. De source judiciaire on précise que Jean-Louis Bianco, ancien secrétaire général de l'Elysée et Gilles Ménage, du cabinet de François Mitterrand,seront entendus par le juge Van Ruymbeck en août et septembre prochains. En clair, pour les enquêteurs, l'Elysée devait donner son aval et l'argent d'Elf servait à alimenter la politique africaine sans que quiconque ait un droit de regard. C'est bien un système entier qui est maintenant en train de voir le jour sous l'£il du juge Van Ruymbeck.
André Tarallo semble bien décidé cette fois à tout déballer. Lors de ses deux prochaines auditions, il devrait détailler par le menu les sommes versées et surtout comment une bonne partie de ces sommes, plusieurs dizaines de milliards de francs, étaient détournées vers des comptes de partis politiques français.
Autre point étonnant des déclarations d'André Tarallo, sa mise en cause directe de l'Elysée du temps de François Mitterrand. Sur chaque décision de versement de commission, "d'abonnement", comme il les appelle, l'avis de l'Elysée était pris. Il est arrivé que certains versements soient différés. De source judiciaire on précise que Jean-Louis Bianco, ancien secrétaire général de l'Elysée et Gilles Ménage, du cabinet de François Mitterrand,seront entendus par le juge Van Ruymbeck en août et septembre prochains. En clair, pour les enquêteurs, l'Elysée devait donner son aval et l'argent d'Elf servait à alimenter la politique africaine sans que quiconque ait un droit de regard. C'est bien un système entier qui est maintenant en train de voir le jour sous l'£il du juge Van Ruymbeck.
par Gilles Perez
Article publié le 12/07/2000