Logiciels
Vidéon, la banque de programme libres de droits
Après les logiciels libres, voici les contenus libres, avec Vidéon, la première banque de programmes libres de droits sur l'Internet.
Qui peut actuellement tenter de nouvelles aventures sur le Net ? Les plus gros ou les tout petits, ceux que l'on appelle également «les barbares». Beaucoup de projets très importants ont démarré tout petit. Linux de Linus Torvalds est l'exemple le plus frappant. Vidéon, le premier réseau de télé de proximité sur l'Internet suit la même voie. Le projet : monter un réseau de télévision de proximité avec des services d'échanges de programmes. Pari plutôt difficile. En matière de télévision de proximité, on connaissait Canal Nord à Amiens ou la télé du plateau des 1 000 vaches, ou bien encore Téléhlm, il faut désormais compter avec Vidéon.
Utiliser un média qui isole comme la télévision pour permettre aux gens de communiquer, tel est le v£u de Jean-Michel Cornu, spécialiste des nouvelles technologies et animateur de l'association Vidéon. «C'est difficile de rencontrer ou de parler aux gens, seule solution : soit vous avez un enfant, un chien, ou bien une caméra. Grâce à la télé de proximité, des gens qui ne se parlaient jamais, ont commencé à communiquer sur des recettes de cuisine ou des conseils de bricolage. Les gens s'étant vus à la télé, la cage d'escalier devient un lieu d'échange , »explique-t-il, enthousiaste. L'association Vidéon a lancé plusieurs chantiers sur l'Internet. D'abord, un centre d'informations en ligne proposant des informations techniques et juridiques. Ensuite, un réseau de correspondants passionnés par la production et la diffusion vidéo amateurs communiquant par le biais d'une liste de diffusion. Enfin, le troisième pilier : une banque d'images libres de droit d'une trentaine de films ûune centaine d'ici la fin de l'année- avec moteur de recherches, prévisualisation en ligne en temps réel (format real Vidéo) et téléchargement de films (format MPEG 2), pour le rediffuser sur un site de télévision normale.
Pour mettre au point cette banque de programmes libres de droits rassemblant des productions amateurs réalisées par des associations et des particuliers, Jean-Michel Cornu s'est tourné naturellement vers une autre industrie de l'Internet, et qui fonctionne bien : celle des logiciels libres. D'où l'idée d'une licence public multimédia copiée sur le modèle de la licence GPL utilisée par Linux. Cette licence permet de céder les droits de diffusion à tous les médias à but non lucratif, tout en protégeant les droits du propriétaire. Explications techniques de Jean-Michel Cornu : «Pour prêter un film à une autre télévision, c'est compliqué, d'où l'idée de cette licence pour diffuser librement des films. On a copié la licence GPL des logiciels libres avec des adaptations. Il n'y a, par exemple, pas de source ou d'objet, c'est du contenu. Pas de modifications possibles, on respecte l'intégrité du film. La seule permise est la traduction. Et, contrairement à la licence GPL, on a choisi la liberté des droits de diffusion avec des échanges à titre gracieux. »
Le réseau Vidéon s'est trouvé un parrain prestigieux en la personne de Max Lefrancq Lumière, le petit-fils de Louis Lumière ainsi qu'un soutien moral du côté de la Commission européenne. Mais, cette banque de programmes libres de droit ne fait-elle pas concurrence aux professionnels ? Jean-Michel Cornu s'en défend : «Vidéon est le produit d'amorce, il est libre de droit et permet de se faire connaître, ce qui permet à terme une certaine émulation. C'est un laboratoire d'idées. Même dans une démarche économique classique, on a besoin d'amorcer la pompe avec une réalité non économique. Les logiciels libres n'ont pas tué les logiciels commerciaux.»
Utiliser un média qui isole comme la télévision pour permettre aux gens de communiquer, tel est le v£u de Jean-Michel Cornu, spécialiste des nouvelles technologies et animateur de l'association Vidéon. «C'est difficile de rencontrer ou de parler aux gens, seule solution : soit vous avez un enfant, un chien, ou bien une caméra. Grâce à la télé de proximité, des gens qui ne se parlaient jamais, ont commencé à communiquer sur des recettes de cuisine ou des conseils de bricolage. Les gens s'étant vus à la télé, la cage d'escalier devient un lieu d'échange , »explique-t-il, enthousiaste. L'association Vidéon a lancé plusieurs chantiers sur l'Internet. D'abord, un centre d'informations en ligne proposant des informations techniques et juridiques. Ensuite, un réseau de correspondants passionnés par la production et la diffusion vidéo amateurs communiquant par le biais d'une liste de diffusion. Enfin, le troisième pilier : une banque d'images libres de droit d'une trentaine de films ûune centaine d'ici la fin de l'année- avec moteur de recherches, prévisualisation en ligne en temps réel (format real Vidéo) et téléchargement de films (format MPEG 2), pour le rediffuser sur un site de télévision normale.
Pour mettre au point cette banque de programmes libres de droits rassemblant des productions amateurs réalisées par des associations et des particuliers, Jean-Michel Cornu s'est tourné naturellement vers une autre industrie de l'Internet, et qui fonctionne bien : celle des logiciels libres. D'où l'idée d'une licence public multimédia copiée sur le modèle de la licence GPL utilisée par Linux. Cette licence permet de céder les droits de diffusion à tous les médias à but non lucratif, tout en protégeant les droits du propriétaire. Explications techniques de Jean-Michel Cornu : «Pour prêter un film à une autre télévision, c'est compliqué, d'où l'idée de cette licence pour diffuser librement des films. On a copié la licence GPL des logiciels libres avec des adaptations. Il n'y a, par exemple, pas de source ou d'objet, c'est du contenu. Pas de modifications possibles, on respecte l'intégrité du film. La seule permise est la traduction. Et, contrairement à la licence GPL, on a choisi la liberté des droits de diffusion avec des échanges à titre gracieux. »
Le réseau Vidéon s'est trouvé un parrain prestigieux en la personne de Max Lefrancq Lumière, le petit-fils de Louis Lumière ainsi qu'un soutien moral du côté de la Commission européenne. Mais, cette banque de programmes libres de droit ne fait-elle pas concurrence aux professionnels ? Jean-Michel Cornu s'en défend : «Vidéon est le produit d'amorce, il est libre de droit et permet de se faire connaître, ce qui permet à terme une certaine émulation. C'est un laboratoire d'idées. Même dans une démarche économique classique, on a besoin d'amorcer la pompe avec une réalité non économique. Les logiciels libres n'ont pas tué les logiciels commerciaux.»
par Myriam Berber
Article publié le 28/08/2000