Tourisme à risque
Bénédicte Merlant: <i>«Les populations<br> doivent bénéficier des retombées du tourisme»</i>
Directrice de l'association Tourisme et Développement solidaire, Bénédicte Merlant veut faire du tourisme un outil de développement au bénéfice des populations locales. Elle attribue au tourisme de masse, aveugle sur les réalités locales, une part des menaces qui pèsent sur les touristes.
RFI: Existe-t-il, selon vous, des conditions dans lesquelles le touriste devient une cible privilégiée¯?
Bénédicte Merlant: Oui, à partir du moment du moment où on se rend dans des pays pauvres et que les populations locales ne sont pas associées à la démarche touristique on s'expose à des problèmes. Un récent dessin de Plantu dans le quotidien Le Monde montre des touristes enfermés avec leurs appareils photo dans des cars, pendant que des pillages ont lieu au-dessus du car : c'est l'image d'une non-rencontre. J'ai vu, en Afrique, des touristes jeter des bonbons aux enfants par les fenêtres du car. Des gens qui ont de l'argent en côtoient d'autres en situation de précarité. Et, en plus, avec un sentiment de peur: ils restent cloîtrés dans un espace, le problème est là. D'après ce que j'en sais, les otages des Philippines, et je ne porte pas de jugement, ont aussi été pris en otage d'un certain tourisme. Ils étaient dans un ghetto à faire de la plongée sous-marine et n'avaient aucune conscience de ce qui se passait à l'extérieur.
RFI: Vous sentez-vous à l'abri de ce genre d'incidents¯?
B.M.: Bien sûr, on n'est jamais à l'abri où qu'on se trouve. Un touriste peut être agressé à Paris. Mais, pour ce qui concerne notre association, nous proposons un tourisme d'échanges et de rencontres. Un village s'est formé, organisé et a investi dans la construction de campements pour recevoir des petits groupes de 10 à 12 personnes et vivre avec eux pendant un certain temps. A partir du moment où ils sont dans ce village, les vacanciers sont accueillis et protégés par la population. On ne vient pas «en visite», on vient parce qu'on est invité. Quand un groupe est installé dans un village, je suis prête à mettre ma main au feu qu'il ne risque rien car il est totalement pris en charge par les gens qui les accueillent et en tirent les dividendes. Certes, le décalage financier existe mais les retombées économiques du tourisme sont fortes pour ces pays et ils savent où est leur intérêt. Ainsi, nous envoyons des groupes dans les périodes où les villageois ne sont pas aux champs, car autrement ils ne seraient pas disponibles. Après avoir commencé par le Burkina-Faso, où il n'y a pas la mer, ni de monuments prestigieux à visiter, nous avons des projets dans d'autres pays d'Afrique de l'Ouest.
Bénédicte Merlant: Oui, à partir du moment du moment où on se rend dans des pays pauvres et que les populations locales ne sont pas associées à la démarche touristique on s'expose à des problèmes. Un récent dessin de Plantu dans le quotidien Le Monde montre des touristes enfermés avec leurs appareils photo dans des cars, pendant que des pillages ont lieu au-dessus du car : c'est l'image d'une non-rencontre. J'ai vu, en Afrique, des touristes jeter des bonbons aux enfants par les fenêtres du car. Des gens qui ont de l'argent en côtoient d'autres en situation de précarité. Et, en plus, avec un sentiment de peur: ils restent cloîtrés dans un espace, le problème est là. D'après ce que j'en sais, les otages des Philippines, et je ne porte pas de jugement, ont aussi été pris en otage d'un certain tourisme. Ils étaient dans un ghetto à faire de la plongée sous-marine et n'avaient aucune conscience de ce qui se passait à l'extérieur.
RFI: Vous sentez-vous à l'abri de ce genre d'incidents¯?
B.M.: Bien sûr, on n'est jamais à l'abri où qu'on se trouve. Un touriste peut être agressé à Paris. Mais, pour ce qui concerne notre association, nous proposons un tourisme d'échanges et de rencontres. Un village s'est formé, organisé et a investi dans la construction de campements pour recevoir des petits groupes de 10 à 12 personnes et vivre avec eux pendant un certain temps. A partir du moment où ils sont dans ce village, les vacanciers sont accueillis et protégés par la population. On ne vient pas «en visite», on vient parce qu'on est invité. Quand un groupe est installé dans un village, je suis prête à mettre ma main au feu qu'il ne risque rien car il est totalement pris en charge par les gens qui les accueillent et en tirent les dividendes. Certes, le décalage financier existe mais les retombées économiques du tourisme sont fortes pour ces pays et ils savent où est leur intérêt. Ainsi, nous envoyons des groupes dans les périodes où les villageois ne sont pas aux champs, car autrement ils ne seraient pas disponibles. Après avoir commencé par le Burkina-Faso, où il n'y a pas la mer, ni de monuments prestigieux à visiter, nous avons des projets dans d'autres pays d'Afrique de l'Ouest.
par Propos recueillis par Francine Quentin
Article publié le 01/08/2000