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Internet Nouvelle Génération

Jean-François Abramatic : <i>«Il faut accélérer le mouvement en France»</i>

3 questions à Jean-François Abramatic, le chef du file du Consortium W3C et auteur d'un rapport sur «le développement technique de l'Internet» publié en juin 1999.
RFI : quels sont aujourd'hui les problèmes majeurs qui freinent l'essor des technologies haut débit en France ?
Jean-François Abramatic :
Je pense que la France dispose d'une infrastructure tout à fait compétitive. Et en plus des moyens et des compétences pour la faire évoluer quand le besoin se fera sentir. Bien sur, il y a du travail à faire, des investissements à consentir. Mais à priori les éléments sont tous réunis pour qu'en France, en particulier grâce à la compétition créée par la dérégulation des télécommunications, on ait une bonne infrastructure des réseaux de transport. Pour la boucle locale qui est le deuxième élément nécessaire pour qu'une bonne infrastructure haut débit soit disponible, on a vu récemment de nombreuses initiatives. Des initiatives de déploiement de l'ADSL, des initiatives de réaffectation de responsabilités dans le cas du câble, d'autres en cours dans le domaine de la boucle radio. L'évolution du téléphone cellulaire nous amène dans quelques années à des débits plus importants sur la téléphonie cellulaire. Les choses sont en cours. Aujourd'hui, on continue à déployer de manière indiscutable, mais on pourrait trouver les moyens d'accélérer un peu plus.

RFI : Pouvez-vous rappeler les recommandations que vous préconisez dans votre rapport ?
Jean-François Abramatic:
Etant citoyen de l'Internet, j'ai fait très attention dans ce rapport de n'être pas trop directif. L'Internet étant un réseau, personne ne peut trouver des solutions magiques. La qualité, les services fournis par l'Internet exigent la contribution de nombreux acteurs. C'est là la difficulté que tous les pays, les associations, les organisations, les entreprises rencontrent quand ils veulent faire évoluer l'Internet. Il faut qu'une conjonction d'efforts s'ajoutent pour que les services obtenus aient une meilleure qualité. J'ai inventorié des suggestions ou des recommandations sur les cinq composants que j'avais mis en avant de l'Internet : le réseau de transport, la boucle locale, l'interconnexion, les services d'infrastructure et les équipements. J'ai aussi montré les liens avec l'évolution, la technologie, l'implication des scientifiques et de la communauté des ingénieurs français dans l'évolution des spécifications de l'Internet, qui est largement en cours de constitution, et enfin la relation avec les modèles économiques et les réglementations.

RFI : Dernière question plus politique que technique. Un des chemins du haut débit est l'ADSL. Le gouvernement français travaille actuellement sur un projet de dégroupage de la boucle locale. Pensez-vous que l'ADSL est bien parti en France ?
Jean-François Abramatic :
Bien parti, je n'ai pas les éléments quantitatifs pour apporter une affirmation reposant sur des données objectives. Sur l'ADSL indiscutablement, des initiatives ont été prises. On a même les premières offres, on a mis également en place des éléments de dégroupage. Parti sans doute. Bien parti, on pourrait espérer aller plus vite. On a besoin en particulier d'une compétition sérieuse pour faire baisser les prix, de manière à ce que la fonctionnalité haut débit que peut offrir l'ADSL soit concrètement accessible à des prix raisonnables. Aujourd'hui on est parti pas au point que l'on dise que la partie est gagnée. Il reste du chemin à faire. Et là encore, il serait très utile d'accélérer le mouvement.



par Propos recueillis par Myriam  Berber

Article publié le 15/08/2000

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