Chili
Pinochet perd son immunité
La Cour suprême du Chili a décidé par 14 voix contre 6 la levée de l'immunité parlementaire du général Pinochet, sénateur à vie. La décision, prise le 1er août, a été solennellement annoncé une semaine plus tard, le mardi 8 août.
C'est avec par une large majorité que la Cour suprême a décidé de confirmer la levée de l'immunité parlementaire d'Augusto Pinochet. Quatorze des vingt membres de la plus haute instance judiciaire du pays ont en effet estimé que l'ancien dictateur chilien devait perdre la protection judiciaire que lui conférait son statut de sénateur à vie. La justice va donc pouvoir continuer ses investigations dans le cadre de l'affaire de la «Caravane de la mort». Celle-ci concerne une opération de répression responsable de l'élimination de plus de 70 opposants politiques peu après le coup d'Etat. Augusto Pinochet est accusé de la disparition de dix-neuf de ces prisonniers dont les corps n'ont jamais été retrouvés.
Une véritable explosion de joie s'est immédiatement produite devant le palais de justice de Santiago à l'annonce de la décision de la Cour suprême, et plusieurs centaines d'opposants à l'ancien dictateur ont rapidement commencé une manifestation dans le centre de Santiago. Certains d'entre eux avaient préalablement acheté des bouteilles de champagne, la plupart des médias locaux annonçant depuis plusieurs jours que Pinochet allait perdre son immunité. Un cortège qui a pris la direction de la statue du défunt président socialiste Salvador Allende située face au palais présidentiel de La Moneda.
Les familles n'y croyaient plus
Présidente de l'Association des familles de détenus disparus, Viviana Diaz a reconnu qu'elle avait du mal à croire à une telle décision de justice. Car après 27 ans de lutte infructueuse contre l'impunité, elle ne pensait obtenir une telle victoire devant les tribunaux. Les partisans de Pinochet n'ont eux pu que dénoncer une procédure judiciaire qu'ils qualifient de véritable «procès politique». Beaucoup d'entre eux devaient se rendre dans les heures qui suivent devant la résidence de Pinochet pour le soutenir dans cette difficile situation.
L'actuel commandant en chef de l'Armée de terre, le général Ricardo Izurieta, s'est lui même rapidement rendu à son domicile afin de témoigner la solidarité de la famille militaire. Car l'ancien homme fort du Chili doit désormais affronter la justice de son pays. Il devra répondre aux questions du magistrat Juan Guzman, chargé d'enquêter sur les 157 plaintes déposées à ce jour contre l'ancien dictateur chilien. Ce magistrat âgé de 61 ans jouera un rôle clef dans les semaines à venir. Car il pourrait éventuellement choisir d'inculper Pinochet, voire d'ordonner son arrestation.
Le juge Juan Guzman devra cependant solliciter dans le même temps la réalisation d'une série d'examens médicaux. Selon la loi chilienne, tout inculpé âgé de plus de 70 ans doit être soumis à un test mental. Les résultats de ces examens seront donc décisifs. Si les médecins estiment que l'ancien dictateur est «fou» ou «dément», la justice ne pourra pas le poursuivre. Il n'est cependant pas sûr qu'Augusto Pinochet accepte de se soumettre à de telles expertises. Car ses proches et sa défense ont déjà annoncé qu'il se battrait jusqu'au bout afin de pouvoir démontrer son innocence devant les tribunaux.
Une véritable explosion de joie s'est immédiatement produite devant le palais de justice de Santiago à l'annonce de la décision de la Cour suprême, et plusieurs centaines d'opposants à l'ancien dictateur ont rapidement commencé une manifestation dans le centre de Santiago. Certains d'entre eux avaient préalablement acheté des bouteilles de champagne, la plupart des médias locaux annonçant depuis plusieurs jours que Pinochet allait perdre son immunité. Un cortège qui a pris la direction de la statue du défunt président socialiste Salvador Allende située face au palais présidentiel de La Moneda.
Les familles n'y croyaient plus
Présidente de l'Association des familles de détenus disparus, Viviana Diaz a reconnu qu'elle avait du mal à croire à une telle décision de justice. Car après 27 ans de lutte infructueuse contre l'impunité, elle ne pensait obtenir une telle victoire devant les tribunaux. Les partisans de Pinochet n'ont eux pu que dénoncer une procédure judiciaire qu'ils qualifient de véritable «procès politique». Beaucoup d'entre eux devaient se rendre dans les heures qui suivent devant la résidence de Pinochet pour le soutenir dans cette difficile situation.
L'actuel commandant en chef de l'Armée de terre, le général Ricardo Izurieta, s'est lui même rapidement rendu à son domicile afin de témoigner la solidarité de la famille militaire. Car l'ancien homme fort du Chili doit désormais affronter la justice de son pays. Il devra répondre aux questions du magistrat Juan Guzman, chargé d'enquêter sur les 157 plaintes déposées à ce jour contre l'ancien dictateur chilien. Ce magistrat âgé de 61 ans jouera un rôle clef dans les semaines à venir. Car il pourrait éventuellement choisir d'inculper Pinochet, voire d'ordonner son arrestation.
Le juge Juan Guzman devra cependant solliciter dans le même temps la réalisation d'une série d'examens médicaux. Selon la loi chilienne, tout inculpé âgé de plus de 70 ans doit être soumis à un test mental. Les résultats de ces examens seront donc décisifs. Si les médecins estiment que l'ancien dictateur est «fou» ou «dément», la justice ne pourra pas le poursuivre. Il n'est cependant pas sûr qu'Augusto Pinochet accepte de se soumettre à de telles expertises. Car ses proches et sa défense ont déjà annoncé qu'il se battrait jusqu'au bout afin de pouvoir démontrer son innocence devant les tribunaux.
par A Santiago du Chili, Olivier Bras
Article publié le 08/08/2000