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Pays Basque

L'ETA entre en guerre<br>

L'organisation séparatiste basque ETA vient de commettre un nouvel assassinat, mercredi. La victime est un sous-officier de l'armée. Auparavant l'organisation séparatiste avait perpétré trois attentats. Deux d'entre eux ont fait un mort (l'un des responsable du patronat basque) et une dizaine de blessés. La troisième tentative d'attentat s'est soldée par la mort de quatre activistes de l'ETA dont le chef présumé du commando Biscaye, l'un des groupuscules les plus violents de l'organisation clandestine.
La spirale de la violence, la litanie des attentats et des assassinats, c'est pour beaucoup de Basques et d'Espagnols le symbole du retour aux "années de plomb" du terrorisme. En l'espace de 24 heures, l'ETA vient de commettre trois attentats qui ont fait deux morts et onze blessés.

Dernier épisode en épisode en date de cette flambée de violence attribuée aux séparatistes basques : l'assassinat mercredi à Pampelune d'un sous-officier de l'armée de terre espagnole. Francisco Casanova Vicente a été abattu dans sa voiture par un inconnu qui a ouvert le feu à trois reprises.

La veille, le précédent attentat s'est produit alors que José Maria Aznar tenait une conférence de presse sur le perron de sa résidence de vacances à Oropesa, sur la côte est. Quelques heures après l'explosion qui a coûté la vie, mardi, au président du patronat basque du Guipuzcoa, le chef du gouvernement espagnol entendait réagir avec fermeté mais sans interrompre ses congés pour montrer que le pouvoir n'est pas ébranlé par la nouvelle vague de violence déclenchée par l'organisation séparatiste basque ETA.

C'est au moment où José Maria Aznar déclarait devant les caméras que "le gouvernement ne cédera pas devant la campagne brutale et bestiale" de l'ETA qu'un nouvel attentat s'est produit. L'explosion d'une voiture piégée dans un quartier résidentiel du nord de Madrid a fait dix blessés dont deux graves. Parmi les blessés figurent deux enfants de trois et cinq ans.

Ce nouvel attentat attribué à l'ETA pourrait avoir visé l'un des responsables du Parti populaire (au pouvoir en Espagne). En effet, Pio Garcia Escudera, le secrétaire à l'organisation du parti de Jose Maria Aznar réside dans le quartier où s'est produit l'explosion, mais il n'a pas été touché par la déflagration.

"Nous vivons des moments très durs" a constaté le chef du gouvernement espagnol lors de sa conférence de presse. "Il ne faut pas céder, il faut lutter plus que jamais", a lancé José Maria Aznar. Revenant sur l'explosion survenue lundi soir et dans laquelle quatre membres présumé de l'ETA ont trouvé la mort en manipulant un engin explosif, le chef de l'exécutif espagnol a jugé qu'"ils ne faisaient pas de tourisme, ils allaient commettre un très grave attentat".

La mort de ces trois hommes et une femme, parmi lesquels figurerait Patxi Rementeria (le chef du commando Biscaye, le groupuscule le plus meurtrier au sein de l'ETA), a provoqué quelques réactions à Bilbao. Une poignée d'émeutiers favorables à l'organisation séparatiste ont tenté de brûler un autobus, ont mis le feu à des poubelles et dressé quelques petites barricades avant d'être dispersés par la police. La vitrine politique de l'ETA, le parti Euskal Herritarok a annoncé des manifestations et une journée de lutte jeudi dans tout le Pays basque en signe d'hommage.

Pour sa part, le secrétaire général du parti socialiste basque, Patxi Lopez, a demandé une "réponse sans équivoque et unitaire des partis politiques, particulièrement des nationalistes qui doivent rectifier bon nombre de leurs positions et de leurs sympathies".



par Philippe  Couve

Article publié le 09/08/2000