Côte d''Ivoire
La présidentielle reportée au 22 octobre
L'étape la plus importante -mais aussi la plus délicate- du processus électoral en cours en Côte d'Ivoire a été reportée de plus d'un mois.
A la suite des présidents Wade (Sénégal) et Eyadéma (Togo), et de nombreux observateurs internationaux, qui en avaient tous préconisé le report, la CNE (Commission nationale électorale), en charge de la supervision et du contrôle du scrutin prévu pour le 17 septembre prochain, a officiellement demandé samedi 26 août au gouvernement de reporter ce rendez-vous au 15 ou au 22 octobre 2000. Et le gouvernement a opté pour le 22 octobre.
Le président de la CNE, Honoré Guié, a en réalité pris acte d'une situation plutôt préoccupante, à trois semaines seulement du premier tour: le budget consacré au scrutin n'est pas mis en place, le recensement des jeunes électeurs (de 18 à 21 ans) toujours pas terminé, et une vingtaine de décrets d'application concernant notamment le nouveau code électoral ne sont toujours pas adoptés. Autant dire que ce report était devenu inévitable, pour assurer un minimum de régularité à un scrutin qui déterminera l'avenir du pays et qui s'annonce très ouvert. Alors que le peuple ivoirien ne connaît toujours pas le nombre et l'identité exactes des candidats à la magistrature suprême.
Pour l'heure, la Chambre constitutionnelle de la Cour suprême -chargée de la régularité des candidatures- continue à examiner les dossiers de candidature déposés depuis le 21 août dernier, et, d'après la nouvelle constitution, elle devrait publier la liste des candidats retenus quinze jours avant le premier tour. Le report de celui-ci entraîne automatiquement celui de la date de l'annonce de la liste définitive des candidats, ce qui rallonge d'autant le suspens qui prévaut quant au sort de nombreux candidats, à commencer par le général-président lui même: Robert Gueï.
Le chef de la junte, en effet, fait l'objet d'une polémique inattendue: ses adversaires prétendent qu'il ne pourrait se présenter à l'élection présidentielle, car il serait toujours membre de l'armée, et pas, comme il prétend, un simple général à la retraite. Le candidat du parti unique d'autrefois, le PDCI, Emile-Constant Bombet, risque lui aussi d'être écarté de la compétition, pour cause de problèmes judiciaires, ainsi d'ailleurs que son concurrent malheureux pour la direction de l'ancien parti d'Houphouët-Boigny, Henri Konan Bédié, réfugié à Paris depuis le putsch de Noël 1999.
Enfin, et c'est sans doute le dossier le plus brûlant, la candidature de l'opposant Alassane Ouattara, du RDR, risque elle aussi de ne pas être retenue en raison de sa "nationalité douteuse", selon ses adversaires. A ce propos, Ouattara vient de recevoir le soutien du président burkinabé, qui lui a fourni un document prouvant qu'il n'a jamais été un citoyen voltaïque ou burkinabé.
Le président de la CNE, Honoré Guié, a en réalité pris acte d'une situation plutôt préoccupante, à trois semaines seulement du premier tour: le budget consacré au scrutin n'est pas mis en place, le recensement des jeunes électeurs (de 18 à 21 ans) toujours pas terminé, et une vingtaine de décrets d'application concernant notamment le nouveau code électoral ne sont toujours pas adoptés. Autant dire que ce report était devenu inévitable, pour assurer un minimum de régularité à un scrutin qui déterminera l'avenir du pays et qui s'annonce très ouvert. Alors que le peuple ivoirien ne connaît toujours pas le nombre et l'identité exactes des candidats à la magistrature suprême.
Pour l'heure, la Chambre constitutionnelle de la Cour suprême -chargée de la régularité des candidatures- continue à examiner les dossiers de candidature déposés depuis le 21 août dernier, et, d'après la nouvelle constitution, elle devrait publier la liste des candidats retenus quinze jours avant le premier tour. Le report de celui-ci entraîne automatiquement celui de la date de l'annonce de la liste définitive des candidats, ce qui rallonge d'autant le suspens qui prévaut quant au sort de nombreux candidats, à commencer par le général-président lui même: Robert Gueï.
Le chef de la junte, en effet, fait l'objet d'une polémique inattendue: ses adversaires prétendent qu'il ne pourrait se présenter à l'élection présidentielle, car il serait toujours membre de l'armée, et pas, comme il prétend, un simple général à la retraite. Le candidat du parti unique d'autrefois, le PDCI, Emile-Constant Bombet, risque lui aussi d'être écarté de la compétition, pour cause de problèmes judiciaires, ainsi d'ailleurs que son concurrent malheureux pour la direction de l'ancien parti d'Houphouët-Boigny, Henri Konan Bédié, réfugié à Paris depuis le putsch de Noël 1999.
Enfin, et c'est sans doute le dossier le plus brûlant, la candidature de l'opposant Alassane Ouattara, du RDR, risque elle aussi de ne pas être retenue en raison de sa "nationalité douteuse", selon ses adversaires. A ce propos, Ouattara vient de recevoir le soutien du président burkinabé, qui lui a fourni un document prouvant qu'il n'a jamais été un citoyen voltaïque ou burkinabé.
par Elio Comarin
Article publié le 30/08/2000