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Titanic

300 millions de dollars sous les mers

La chasse au trésor a commencé, dans les entrailles du Titanic. Quatre-vingt-huit ans après le naufrage du navire légendaire, une nouvelle expédition sous-marine est lancée depuis le 1er août 2000, par 4000 mètres de fond, avec un but ouvertement commercial.
Cette fois, il ne s'agit plus d'archéologie sous-marine, comme pour les premières missions, mais bel et bien de business. La société américaine RMS Titanic inc., qui finance l'opération, ne cache pas ses intentions. Elle vendra "tous les objets n'ayant pas d'intérêt historique ou archéologique". La bataille promet d'être rude, pour savoir lesquels revêtiront un tel intérêt. Sans doute pas les bijoux contenus dans le coffre du navire. Leur valeur est estimée à 300 millions de dollars (plus de 2 milliards de francs français). Or, la polémique a déjà commencé. Les familles des 1500 victimes protestent, demandant qu'on respecte une épave considérée comme un sanctuaire. Surtout, au beau milieu d'un imbroglio juridique, un juge américain du tribunal fédéral de Norfolk, en Virginie, réaffirme que les recherches sont illégales, et qu'a fortiori la vente des objets retrouvés sera interdite. Pour l'instant, cette mise en garde reste sans effet. Depuis la fin du mois de juillet 2000, l'expédition est à pied d'£uvre dans l'Atlantique nord, à l'endroit où sombra le Titanic, à 640 km au sud de Terre-Neuve. Ecartant son ancien partenaire, l'Ifremer (Institut français pour l'exploitation de la mer), la RMS Titanic a fait appel à une équipe russe.

Une Renault de 1912



Les moyens déployés sont importants: trois navires (deux américains, un russe), deux sous-marins russes, Mir-1 et Mir-2, lesquels peuvent plonger jusqu'à 6000 mètres avec trois hommes à bord, deux robots télécommandés chargés de pénétrer à l'intérieur de l'épave, Magellan 725 (long de 2,4 m et équipé de bras télescopiques) et un autre, plus petit et muni d'une caméra, dont la mission est de partir en reconnaissance à travers les coursives du paquebot. Car pour la première fois, il ne s'agit plus de ramener des objets gisant aux alentours de l'épave, mais d'explorer ("de piller", disent les descendants des victimes) les entrailles du navire.

C'est dans la partie avant du Titanic que les recherches se concentrent, là où sont censés se trouver les objets précieux, bijoux, et autres £uvres d'art transportées au début du siècle par le géant des mers. Les explorateurs cherchent aussi à retrouver une automobile Renault de 1912 dernier modèle, et accessoirement des bouteilles de grands crus français destinés à un palace de New York. Quelques reliques ont déjà été remontées à la surface, parmi lesquelles une table métallique et une serviette de cuir contenant des livres et des cartes postales, mais rien encore qui n'ait l'intérêt souhaité.



par Philippe  Quillerier-Lesieur

Article publié le 04/08/2000

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