Photojournalisme
Avantages et désavantages du Net
Jusqu'au bout, Rapho a refusé de céder à l'argent facile du «people», à la photo de qualité douteuse, sensationnelle, qui aide à finir les fins de mois. Fondée en 1946 par Raymond Grosset, l'agence est passée en douceur entre les mains de son fils Mark, professionnel attentif à l'originalité du regard et strict dans ses choix éditoriaux. Avec sa quarantaine de photographes et ses 500 collaborateurs occasionnels, Rapho, en déficit depuis plusieurs années, guettait le partenaire qui lui offrirait la numérisation d'une partie de ses quatre millions de clichés, et un portail sur le Net. Rejoindre Hachette Filipacchi Media est une révolution pour cette entreprise familiale, qui classait encore manuellement ses photos, mais son indépendance et son identité seront préservées lui ont promis les futurs propriétaires.
L'agence Editing a compris très tôt l'utilité du réseau électronique. Créée en 1988, par un ancien des pages lyonnaises du quotidien Libération, elle ne pouvait se contenter des moyens mécaniques comme le TGV pour l'acheminement de ses tirages. En 1992, l'agence transfère ses archives à Paris, mais maintient son siège en province, en ouvrant peu après, un site Internet. C'est au hasard des rencontres virtuelles et réelles qu'Editing a tissé des liens avec IMA, une agence chilienne, et MAP, un collectif de photographes du Bangladesh auquel Editing fournit même du matériel au début de leur collaboration.
Déterminés, les confrères bangladeshi parviennent à se hisser aux exigences du marché international. Les tirages de MAP sont encore numérisés chez Editing, mais l'agence espère que le Net lui offrira bientôt la possibilité de télécharger elle-même sa production, à moindre coût.
Ostkreuz, collectif de photographes est-allemands, est né en 1990, sur les ruines du mur de Berlin. A l'époque, les sept membres fondateurs dont les plus jeunes ont étudié la photo dans les appartements privés de leurs professeurs, partagent l'unique téléphone portable pour répondre aux demandes de la presse de leurs cousins de l'Ouest. Peu familier avec l'idée de concurrence, Ostkreuz a néanmoins l'avantage du terrain. Elle veut surtout faire connaître la photographie est-allemande. Le nombre de ses associés a doublé en dix ans.
L'agence, installée sur le net depuis 1995, a choisi de privilégier la personnalité de l'auteur plutôt que ses clichés. Les archives ne sont pas classées par thème ou par pays, mais par nom comme à l'âge d'or du photojournalisme. Cette méthode va à l'encontre du logiciel commun de recherche d'archives offert, sans être imposé encore, par le groupe du Spiegel. à ses fournisseurs d'images.
L'agence Editing a compris très tôt l'utilité du réseau électronique. Créée en 1988, par un ancien des pages lyonnaises du quotidien Libération, elle ne pouvait se contenter des moyens mécaniques comme le TGV pour l'acheminement de ses tirages. En 1992, l'agence transfère ses archives à Paris, mais maintient son siège en province, en ouvrant peu après, un site Internet. C'est au hasard des rencontres virtuelles et réelles qu'Editing a tissé des liens avec IMA, une agence chilienne, et MAP, un collectif de photographes du Bangladesh auquel Editing fournit même du matériel au début de leur collaboration.
Déterminés, les confrères bangladeshi parviennent à se hisser aux exigences du marché international. Les tirages de MAP sont encore numérisés chez Editing, mais l'agence espère que le Net lui offrira bientôt la possibilité de télécharger elle-même sa production, à moindre coût.
Ostkreuz, collectif de photographes est-allemands, est né en 1990, sur les ruines du mur de Berlin. A l'époque, les sept membres fondateurs dont les plus jeunes ont étudié la photo dans les appartements privés de leurs professeurs, partagent l'unique téléphone portable pour répondre aux demandes de la presse de leurs cousins de l'Ouest. Peu familier avec l'idée de concurrence, Ostkreuz a néanmoins l'avantage du terrain. Elle veut surtout faire connaître la photographie est-allemande. Le nombre de ses associés a doublé en dix ans.
L'agence, installée sur le net depuis 1995, a choisi de privilégier la personnalité de l'auteur plutôt que ses clichés. Les archives ne sont pas classées par thème ou par pays, mais par nom comme à l'âge d'or du photojournalisme. Cette méthode va à l'encontre du logiciel commun de recherche d'archives offert, sans être imposé encore, par le groupe du Spiegel. à ses fournisseurs d'images.
par Marion Urban
Article publié le 29/09/2000
