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Pologne

Lech Walesa : le combat du «petit electricien» de Gdansk

Août 1980 : le monde entier a les yeux rivés sur la Pologne. A Gdansk, sur la Baltique, après 18 jours de grève, les 17 000 ouvriers des chantiers navals Lénine reprennent le travail. Pendant cette grève, la plus longue que la Pologne ait connue, un homme à moustaches, Lech Walesa, ose défier le pouvoir en exigeant le droit de fonder un syndicat libre. La surprise est à son comble quand il obtint gain de cause.

Le 31 août, dans la salle de conférences des chantiers navals, c'est au pied d'un buste de Lénine, que le «le petit électricien » de Gdansk, qui s'était porté à la tête du comité de grève, signe avec le représentant du gouvernement un accord qui reconnaît le principe de la reconnaissance du droit de grève et de l'indépendance syndicale. Ce qui était impensable dans un pays de l'Est. Le premier syndicat libre de l'ancien bloc soviétique était né. Son nom : « Solidarnosc » (Solidarité). Lech Walesa devint la « vedette » d'un mouvement qui, par la suite, engagea la fin du système communiste, avec, en 1989, la chute du mur de Berlin.

En 1980, Lech Walesa n'est pas un inconnu du pouvoir. Ce fils de charpentier, âgé aujourd'hui de 58 ans, issu d'une famille paysanne, et que l'on surnommait tout jeune « le petit maire » à cause de ses airs emprunts de dignité, s'était déjà signalé pendant les grèves de 1970. Il fut l'un des premiers à tenter de canaliser le mouvement qui éclate alors contre les hausses de prix. La grève échoue dans le désordre général et se solde par des dizaines de morts du côté des ouvriers. Lech Walesa s'en souviendra. Renvoyé des chantiers Lénine, il entre en contact avec les différents réseaux d'opposants qui tentent de bâtir le projet d'une Pologne démocratique, avec l'éventualité de syndicats libres. Sous ses airs bonhommes, son sens du combat aura porté ses fruits : les statuts de « Solidarnosc » seront enregistrés le 10 novembre 1980 par le tribunal de Varsovie. Juste le temps de devenir le symbole de l'aspiration des Polonais à plus de justice, avant que ne s'abatte sur lui l'état d'urgence, le 13 décembre 1981.

Question : Moscou était-elle prête à intervenir ? Pour bon nombre d'historiens, soviétiques et américains, la menace d'une intervention de l'URSS était réelle, mais le Kremlin aurait abandonné cette idée à cause des conséquences qu'elle aurait pu avoir : sanctions économiques de l'Occident, risque de résistance de longue durée, donc ouverture d'un second front, après l'Afghanistan, ce qui, en pleine période de déclin économique de l'URSS et ses alliés, aurait coûté très cherà




par Pierre  DELMAS

Article publié le 06/10/2000