Pologne
Vingt ans après : que reste t-il de Solidarnosc ?
Les temps ont rapidement changé en Pologne. Vingt ans après, les anciens leaders du premier syndicat libre dans un pays d'Europe de l'Est sont dispersés. Visiblement, « Solidarnosc » n'a toujours pas trouvé sa place et son identité, après dix ans de combat politique mouvementé contre le communisme et une autre décennie de fonctionnement dans un système démocratique. Il hésite entre l'appartenance à la droite catholique et à un syndicalisme populiste.
Depuis trois ans, « Solidarnosc » constitue le noyau dur de la formation politique conservatrice AWS (Alliance électorale de Solidarité), aujourd'hui au pouvoir, tout en poursuivant ses activités syndicales. Ce qui met l'organisation dans une position difficile à gérer. Malgré une situation économique globalement bonne, le gouvernement s'est rendu impopulaire par toute une série de réformes sociales, nécessaires pour l'entrée de la Pologne dans l'Union européenne (UE), mais ressenties douloureusement par les Polonais, d'autant plus que le chômage s'élève à près de 14 % de la population active.
Quant aux chantiers navals de Gdansk, symboles des luttes syndicales, ils ont perdu toutes leurs illusions. Le fait que d'anciens salariés soient devenus ministres ou chef de l'Etat, comme Lech Walesa (1990-1995), n'a pas réussi à empêcher le déclin de ces chantiers : il y a 20 ans, ils employaient 17 000 ouvriers ; aujourd'hui, ils ne comptent que 3 500 salariés. Pour bon nombre de Polonais, il vaudrait mieux voir « Solidarnosc » entrer dans les manuels d'histoire, plutôt que de persister sur la scène politique. A Gdansk, lors de la cérémonie du 20e anniversaire de « Solidarnosc », fin août 2000, la foule n'était pas au rendez-vous. Et pour causeà
Depuis trois ans, « Solidarnosc » constitue le noyau dur de la formation politique conservatrice AWS (Alliance électorale de Solidarité), aujourd'hui au pouvoir, tout en poursuivant ses activités syndicales. Ce qui met l'organisation dans une position difficile à gérer. Malgré une situation économique globalement bonne, le gouvernement s'est rendu impopulaire par toute une série de réformes sociales, nécessaires pour l'entrée de la Pologne dans l'Union européenne (UE), mais ressenties douloureusement par les Polonais, d'autant plus que le chômage s'élève à près de 14 % de la population active.
Quant aux chantiers navals de Gdansk, symboles des luttes syndicales, ils ont perdu toutes leurs illusions. Le fait que d'anciens salariés soient devenus ministres ou chef de l'Etat, comme Lech Walesa (1990-1995), n'a pas réussi à empêcher le déclin de ces chantiers : il y a 20 ans, ils employaient 17 000 ouvriers ; aujourd'hui, ils ne comptent que 3 500 salariés. Pour bon nombre de Polonais, il vaudrait mieux voir « Solidarnosc » entrer dans les manuels d'histoire, plutôt que de persister sur la scène politique. A Gdansk, lors de la cérémonie du 20e anniversaire de « Solidarnosc », fin août 2000, la foule n'était pas au rendez-vous. Et pour causeà
par Pierre DELMAS
Article publié le 06/10/2000