Rechercher

/ languages

Choisir langue
 

Cameroun

L'opposition unie pour la «transparence électorale»

Après le Sénégal et la Côte d'Ivoire, le Cameroun ? La bataille pour la constitution d'une véritable Commission électorale indépendante sera menée par l'ensemble des partis d'opposition camerounais. Derrière le « chairman » John Fru Ndi.
A quelques mois des élections municipales prévues pour l'année prochaine - mais dont la date n'a toujours pas été fixée - quatre partis d'opposition ont annoncé jeudi 23 novembre qu'ils avaient décidé de rejoindre officiellement le SDFD (Social democratic Front, 43 députés) de John Fru Ndi dans le but d'« exiger l'instauration d'une Commission électorale indépendante ». Il s'agit de l'Union démocratique camerounaise (UDC) d'Adamou Ndam Njoya, du Mouvement de libération du Cameroun (MLDC) de Yondo Marcel, du Mouvement des Républicains (MDR) de Dakolé Daïssala et de l'Union du peuple camerounais (UPC) de Frédéric Augustin Kodock. « Le gouvernement du RDPC (de Paul Biya) manifeste une indifférence méprisante à l'égard de l'exigence d'élections libres, justes et transparentes » ont-ils déclaré dans un communiqué signé par les cinq principaux partis d'opposition camerounais.

"Notre combat est sacré"

Concrètement, l'opposition demande au Président de l'Assemblée nationale de sortir de ses tiroirs « les propositions de loi déposées depuis 1997 pour modifier la constitution en vue de créer une Commission électorale nationale autonome, pour convoquer une session extraordinaire de l'Assemblée nationale dans le même but ». « Notre combat est sacré, ont-ils ajouté, et ne prendra fin que lorsque des garanties sûres seront données par le gouvernement afin que notre pays accède à une démocratie électorale effective ». Ce qui n'a pas toujours été le cas dans le passé, notamment lors de la présidentielle de 1992, lorsque John Fru Ndi avait bénéficié de l'appui de toute l'opposition et même du désistement de Samuel Eboa, qui vient de disparaître.

La réaction du pouvoir ne s'est pas faite attendre. « La réunion de ce groupe (d'opposition) est la manifestation de la démocratie en vigueur au Cameroun », a déclaré Grégoire Owona, ministre et secrétaire général adjoint du RDPC. Mais « ces députés de l'opposition enfoncent une porte largement ouverte parce que le président de la République rendra bientôt publics des textes pour l'amélioration du système électoral », a-t-il précisé.

Auparavant, le président de l'Assemblée nationale avait estimé que toutes les démarches effectuées depuis 1997 par l'opposition parlementaire avaient été rejetées parce qu'entachées de vices de forme. De son côté le « chairman » du SDF, John Fru Ndi, avait annoncé l'organisation de marches de ses militants, à travers tout le pays, pour « poursuivre » la revendication d'une commission électorale indépendante. Avant d'ajouter que si le pouvoir continue de durcir sa position sur cette question cruciale, il allait « prendre l'occasion du prochain sommet Afrique-France » (17-19 janvier 2001) pour poursuivre ses revendications.



par Elio  Comarin

Article publié le 24/11/2000