Calendrier électoral
Jospin accélère le mouvement
Lionel Jospin entend faire «très vite» pour inverser le calendrier électoral de 2002. Il a annoncé mardi, lors d'un déjeuner avec des responsables socialistes, qu'une proposition de loi sur la base de celle déposée le jour même par le député Gérard Gouzes, serait examinée le 19 ou le 20 décembre à l'Assemblée nationale. Le Premier ministre en a d'ailleurs fait part à Jacques Chirac, mercredi, avant le Conseil des ministres.
Après l'épisode de la vache folle où Jacques Chirac avait devancé Lionel Jospin en demandant l'interdiction des farines carnées dans l'alimentation animale, c'est au tour du Premier ministre de défier le président et de le mettre ainsi au pied du mur.
C'est suite à une indiscrétion d'un participant à un déjeuner des responsables socialistes avec Lionel Jospin mardi, que l'information s'est répandue : le Premier ministre souhaite faire «très vite» pour inverser le calendrier électoral de 2002 et une proposition de loi, sur la base de celle déposée par le député socialiste Gérard Gouze, sera ainsi examinée à l'Assemblée nationale le 19 ou le 20 décembre prochain. D'autres propositions en ce sens avaient déjà été déposées : l'une par les députés MDC en octobre dernier, une autre par Raymond Barre la semaine dernière puis une quatrième mardi par le député UDF, Hervé de Charrette.
Avec cette offensive, Lionel Jospin a carrément passé outre l'hostilité que le président Chirac avait manifestée le 14 juillet. Une opposition réaffirmée mercredi par l'Elysée. Le président de la République a mis en garde contre "la tentation de changer la règle du jeu peu avant une élection" en invoquant "la sérénité du débat démocratique". Le RPR a emboîté le pas au président et a accusé Lionel Jospin : «le Premier ministre s'énerve et s'affole, conscient qu'il est en train de perdre les législatives, ce qui rendrait sa candidature à l'élection présidentielle improbable voire impossible».
Convaincre une partie de la majorité plurielle
Pour que cette réforme ait lieu, une majorité absolue de 289 députés doit être requise. Ce qui est loin d'être aujourd'hui le cas. Ainsi, Lionel Jospin va devoir convaincre une partie de la majorité plurielle et laisser le soin à François Hollande, premier secrétaire du PS, de négocier notamment avec les communistes et les Verts.
Pour amadouer les écologistes et les communistes, François Hollande leur a laissé entendre que davantage de sièges de députés pourraient leur être consentis. Noël Mamère, député vert de Gironde s'en est indigné : «j'entends dire que M. Hollande est en train d'expliquer que les Verts pourraient voter pour l'inversion du calendrier électoral en échange d'une discussion sur le nombre de sièges. Nous ne sommes pas les petits épiciers de la politique (à) Si la proportionnelle n'accompagne pas cette inversion, les Verts voteront contre» a prévenu le député-maire de Bègles.
Alors que les hommes politiques prêchent chacun pour leur chapelle avec force arguments, les Français, selon un sondage Ifop réalisé pour Le Figaro, paru mercredi, 64% d'entre eux préfèreraient que l'élection présidentielle ait lieu avant les législatives mais 51% qualifient de «man£uvre politique» la proposition en ce sens de Lionel Jospin.
C'est suite à une indiscrétion d'un participant à un déjeuner des responsables socialistes avec Lionel Jospin mardi, que l'information s'est répandue : le Premier ministre souhaite faire «très vite» pour inverser le calendrier électoral de 2002 et une proposition de loi, sur la base de celle déposée par le député socialiste Gérard Gouze, sera ainsi examinée à l'Assemblée nationale le 19 ou le 20 décembre prochain. D'autres propositions en ce sens avaient déjà été déposées : l'une par les députés MDC en octobre dernier, une autre par Raymond Barre la semaine dernière puis une quatrième mardi par le député UDF, Hervé de Charrette.
Avec cette offensive, Lionel Jospin a carrément passé outre l'hostilité que le président Chirac avait manifestée le 14 juillet. Une opposition réaffirmée mercredi par l'Elysée. Le président de la République a mis en garde contre "la tentation de changer la règle du jeu peu avant une élection" en invoquant "la sérénité du débat démocratique". Le RPR a emboîté le pas au président et a accusé Lionel Jospin : «le Premier ministre s'énerve et s'affole, conscient qu'il est en train de perdre les législatives, ce qui rendrait sa candidature à l'élection présidentielle improbable voire impossible».
Convaincre une partie de la majorité plurielle
Pour que cette réforme ait lieu, une majorité absolue de 289 députés doit être requise. Ce qui est loin d'être aujourd'hui le cas. Ainsi, Lionel Jospin va devoir convaincre une partie de la majorité plurielle et laisser le soin à François Hollande, premier secrétaire du PS, de négocier notamment avec les communistes et les Verts.
Pour amadouer les écologistes et les communistes, François Hollande leur a laissé entendre que davantage de sièges de députés pourraient leur être consentis. Noël Mamère, député vert de Gironde s'en est indigné : «j'entends dire que M. Hollande est en train d'expliquer que les Verts pourraient voter pour l'inversion du calendrier électoral en échange d'une discussion sur le nombre de sièges. Nous ne sommes pas les petits épiciers de la politique (à) Si la proportionnelle n'accompagne pas cette inversion, les Verts voteront contre» a prévenu le député-maire de Bègles.
Alors que les hommes politiques prêchent chacun pour leur chapelle avec force arguments, les Français, selon un sondage Ifop réalisé pour Le Figaro, paru mercredi, 64% d'entre eux préfèreraient que l'élection présidentielle ait lieu avant les législatives mais 51% qualifient de «man£uvre politique» la proposition en ce sens de Lionel Jospin.
par Clarisse Vernhes
Article publié le 29/11/2000