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Immigration

L'horreur de la République

Le rapport du député Louis Mermaz met en cause les conditions «indignes » réservées aux étrangers en situation irrégulière dans les centres de rétention et les zones d'attente
De sa visite dans les zones d'attente et les centres de rétention où sont cantonnés les étrangers en situation irrégulière, le député Louis Mermaz est revenu ébranlé. Découvrant des conditions de rétention «inhumaines» imposées aux étrangers expulsables, l'ancien président de l'Assemblée nationale exhorte le gouvernement à prendre conscience de la situation et à réagir.

La description que Louis Mermaz dresse des 122 zones d'attente et des 17 principaux centres de rétention français est particulièrement sombre. Le député a découvert des locaux «exigus» et «sinistres», une literie «déplorable», la «promiscuité», une «odeur difficilement supportable», et il qualifie de «geôles indignes» les installations qu'il a pu visiter.

«Il faut fermer plusieurs centres»

La situation est d'autant plus critique que le nombre d'étranger retenus dans ces zones d'attente et centre de rétention est en très forte augmentation. Dix mille personnes sont passées par les zones d'attente au premier semestre 2000 (soit une hausse de 143% par rapport à la même période de 1999).

Louis Mermaz préconise la fermeture de plusieurs centres de rétention (les plus vétustes et inadaptés) ainsi qu'un effort financier pour améliorer les conditions de rétention dans les autres centres destinés à des personnes «qui n'ont commis aucun crime, sinon d'être nées dans des pays qui connaissent la guerre ou la misère».

Dans son rapport, le député socialiste de l'Isère précise que «les fonctionnaires de police ne sont pas en cause, sauf exception» dans la situation qui prévaut dans ces zones d'attente et de rétention. Mais Louis Mermaz incite le gouvernement à repenser «une politique de lutte contre l'immigration clandestine» et encourage une réflexion sur la politique en matière d'asile qui est actuellement «une machine à fabriquer des clandestins».



par Philippe  Couve

Article publié le 15/11/2000