Musique sur Internet
Bertelsmann le géant séduit Napster le rebelle
Napster, le pionnier américain de la musique gratuite sur Internet, poursuivi pour incitation au piratage, a annoncé mardi une alliance avec l'un de ses plus grands rivaux, le groupe allemand Bertelsmann. Ce dernier retirera sa plainte dès que Napster deviendra payant.
Le créateur de Napster, l'américain Shawn Fanning, ce génie de l'informatique de 19 ans qui défiait les majors de l'édition musicale, décide de rentrer dans le rang. Il a accepté, mardi 31 octobre 2000, l'offre du groupe de communication allemand Bertelsmann, un des cinq géants de l'édition musicale. En résumé, la filiale américaine du groupe retirera sa plainte contre Napster, elle entrera dans le capital, et lui donnera accès à son catalogue musical dès que le site sera devenu payant.
L'annonce de cette alliance a créé chez les professionnels du disque une surprise d'autant plus grande que la firme allemande est l'une de celles qui poursuivaient Napster en justice pour obtenir la fermeture du site. Et que Napster était devenu, en un an, le site culte du MP3 (format musical numérique), un symbole anticommercial, le rêve réalisé de ces internautes qui ne jurent que par la gratuité, la liberté, et l'absence de censure sur Internet.
«Un pacte avec le diable»
Le site revendique actuellement 50 millions de fidèles à travers le monde. Certains ne mâchent pas leurs mots : depuis que l'accord a été rendu public, le forum du site Napster croule sous les messages dont la tonalité oscille entre la déception et l'insulte, nombre d'entre eux accusant Fanning «d'avoir pactisé avec le diable», ou bien «d'avoir cédé face à la loi de l'argent».
A brève échéance, c'en sera fini de la musique téléchargée gratuitement, en quelques clics de souris. Thomas Middlehof, le président de Bertelsmann, et Shawn Fanning ont annoncé la création, «dès que possible, d'un service sécurisé préservant l'expérience Napster tout en assurant une rémunération des droits d'auteurs».
Le prix de l'abonnement mensuel pourrait être de 4,95 dollars, soit 38 FF. Les recettes serviront à rémunérer les artistes et les maisons de production, qui craignent que les technologies du type Napster , en se multipliant, ne les plongent dans de graves difficultés. Or, les projections indiquent que la vente de musique en ligne va augmenter considérablement ces prochaines années, pour dépasser les cinq milliards de dollars en 2005 aux Etats-Unis.
Grâce à cette alliance, le groupe allemand entend couper l'herbe sous le pied de ses concurrents (Sony, Universal, EMI, etc.). De son côté, Napster compte en finir avec ses démêlés judiciaires et entrer dans la légalité.
Il reste à savoir si le célèbre site, une fois payant, conservera son énorme succès. Moins de cinq dollars par mois pour un nombre quasi illimité de téléchargement, ce n'est pas cher, comparé aux 100 FF minimum que coûte un disque compact. Mais pour beaucoup de fidèles de Napster, la gratuité est une question de principe. D'autres craignent les paiements en ligne, pas assez sécurisés selon eux. D'autres, enfin, ont l'intention de passer sur les sites musicaux gratuits qui viennent d'éclore sur Internet.
L'annonce de cette alliance a créé chez les professionnels du disque une surprise d'autant plus grande que la firme allemande est l'une de celles qui poursuivaient Napster en justice pour obtenir la fermeture du site. Et que Napster était devenu, en un an, le site culte du MP3 (format musical numérique), un symbole anticommercial, le rêve réalisé de ces internautes qui ne jurent que par la gratuité, la liberté, et l'absence de censure sur Internet.
«Un pacte avec le diable»
Le site revendique actuellement 50 millions de fidèles à travers le monde. Certains ne mâchent pas leurs mots : depuis que l'accord a été rendu public, le forum du site Napster croule sous les messages dont la tonalité oscille entre la déception et l'insulte, nombre d'entre eux accusant Fanning «d'avoir pactisé avec le diable», ou bien «d'avoir cédé face à la loi de l'argent».
A brève échéance, c'en sera fini de la musique téléchargée gratuitement, en quelques clics de souris. Thomas Middlehof, le président de Bertelsmann, et Shawn Fanning ont annoncé la création, «dès que possible, d'un service sécurisé préservant l'expérience Napster tout en assurant une rémunération des droits d'auteurs».
Le prix de l'abonnement mensuel pourrait être de 4,95 dollars, soit 38 FF. Les recettes serviront à rémunérer les artistes et les maisons de production, qui craignent que les technologies du type Napster , en se multipliant, ne les plongent dans de graves difficultés. Or, les projections indiquent que la vente de musique en ligne va augmenter considérablement ces prochaines années, pour dépasser les cinq milliards de dollars en 2005 aux Etats-Unis.
Grâce à cette alliance, le groupe allemand entend couper l'herbe sous le pied de ses concurrents (Sony, Universal, EMI, etc.). De son côté, Napster compte en finir avec ses démêlés judiciaires et entrer dans la légalité.
Il reste à savoir si le célèbre site, une fois payant, conservera son énorme succès. Moins de cinq dollars par mois pour un nombre quasi illimité de téléchargement, ce n'est pas cher, comparé aux 100 FF minimum que coûte un disque compact. Mais pour beaucoup de fidèles de Napster, la gratuité est une question de principe. D'autres craignent les paiements en ligne, pas assez sécurisés selon eux. D'autres, enfin, ont l'intention de passer sur les sites musicaux gratuits qui viennent d'éclore sur Internet.
par Philippe Quillerier-Lesieur
Article publié le 02/11/2000