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FMI-Banque mondiale

Un allégement au compte-goutte

En septembre 1996, devant l'impossibilité pour certains pays très pauvres de faire face au remboursement de leurs dettes extérieures, le FMI et la Banque mondiale prenaient une initiative d'allègement afin d'en rendre le fardeau «supportable». Des quarante-et-un pays concernés, peu satisfaisaient aux conditions posées pour en bénéficier. Les critères ont donc été élargis en septembre 1999. Actuellement douze pays ont franchi le cap. Ils devraient être vingt à la fin de l'année 2000.
«La situation de la dette extérieure d'un certain nombre de pays à faible revenu, africains pour la plupart, est devenue extrêmement difficile», reconnaît le Fonds monétaire international. Et, de fait, quarante et un pays dans le monde entrent dans la catégorie des pays pauvres très endettés (PPTE) : Angola, Bénin, Bolivie, Burkina-Faso, Burundi, Cameroun, Congo, Côte d'Ivoire, Ethiopie, Gambie, Ghana, Guinée, Guinée-Bissau, Guyana, Honduras, Kenya, Libéria, Madagascar, Mali, Mauritanie, Mozambique, Myanmar, Nicaragua, Niger, Nigeria, Ouganda, République centrafricaine, République démocratique du Congo, RPD lao, Rwanda, Sao-Tomé et Principe, Sénégal, Sierra Leone, Somalie, Soudan, Tanzanie, Tchad, Togo, Vietnam, Yémen et Zambie.

Mais pour bénéficier du dispositif d'allégement, il faut remplir un certain nombre de conditions dont un rapport dette/exportations de 150% et un rapport dette/recettes de 250%. Il faut aussi adopter les programmes d'ajustement structurel et les réformes préconisés par la Banque mondiale et le FMI et s'y conformer pendant trois ans. Ainsi, douze pays seulement sont actuellement parvenus à un accord d'allégement: Bénin, Bolivie, Burkina-Faso, Cameroun, Guyana, Honduras, Mali, Mauritanie, Mozambique, Sénégal, Tanzanie, Ouganda. Leur nombre devrait passer à environ une vingtaine d'ici la fin de l'année et atteindre trente-deux à terme.

Coût de l'opération: plus de 28 milliards de dollars répartis à peu près pour moitié entre les créanciers bilatéraux et multilatéraux. Ce montant, qui peut paraître élevé, ne représente qu'une faible proportion de la dette extérieure des pays en développement, plus de 2 000 milliards de dollars en 1998 soit plus de 40% de leur richesse nationale. Pour les pays les plus pauvres de la planète, seuls concernés par la procédure d'allégement le montant, de la dette extérieure dépasse les 145 milliards de dollars, soit près de 100% de leur PNB.



par Francine  Quentin

Article publié le 18/12/2000