Rechercher

/ languages

Choisir langue
 

Rallye Paris-Dakar

Le Front Polisario menace la course

Le Front Polisario a de nouveau menacé le Maroc d'opérations militaires si le rallye Paris-Dakar traversait une région dont le mouvement armé indépendantiste sahraoui revendique la souveraineté. Lundi, lors de la 8ème étape qui aboutit en Mauritanie, la caravane de la course va traverser une portion de territoire contesté du Sahara.
Depuis 1999, le rallye Paris-Dakar (http://www.dakar.com) n'était plus passé ni au Maroc ni au Sahara occidental, une région que le Front Polisario dispute à Rabat depuis 1975 et où un cessez-le-feu est entré en vigueur en 1991 sous le contrôle des Nations Unies. L'édition 2001 a donc remédié à cette situation pour le plus grand bonheur des participants malgré des menaces d'affrontements militaires dans cette zone.

Le rallye arrivé jeudi sur les terres marocaines doit traverser le Sahara occidental le 7 janvier. Le numéro un du Polisario, Mohamed Abdelaziz, a réaffirmé que son mouvement allait «reprendre les armes» quand les concurrents du Paris-Dakar franchiront la frontière maroco-sahraoui. «Nous aurons recours aux armes pour défendre le projet de notre autodétermination (à) Vous conviendrez qu'il sera difficile dans ces conditions de faire la distinction entre ce qui est rallye et ce qui ne l'est pas» a-t-il ajouté. Le responsable sahraoui a estimé que les organisateurs du Dakar avaient pris la grave responsabilité d'ignorer les résolutions de l'ONU et d'être à l'origine de la rupture du cessez-le-feu et «pis encore, leur acte équivaut dans les faits à un soutien à la colonisation du Maroc».

Mohamed Achaâri, le ministre marocain de la Culture et de la communication a tenu, après ces menaces à rassurer et l'organisation du Dakar et les concurrents : «le Maroc a pris toutes les dispositions pour assurer la sécurité des participants au rallye» avant d'ajouter «la confiance des organisateurs en est la preuve irréfutable».

Sereine, l'organisation reste cependant sur ses gardes

Déjà le 22 décembre 2000, avant même le départ du rallye, le Polisario avait annoncé son intention de reprendre «ses activités militaires». Malgré ces menaces, les risques d'affrontements avec le Maroc lors du rallye devraient se limiter à des bombardements.

Les organisateurs du rallye ont cependant décidé de maintenir l'étape au Sahara occidental, assurant qu'ils connaissaient la «situation du peuple sahraoui» mais que leurs interlocuteurs officiels étaient le Maroc et la Mauritanie. Cinq éditions antérieures du Paris-Dakar qui suivaient pratiquement le même itinéraire que celui de la 23ème édition s'étaient déroulées sans que le Front Polisario ne viole le cessez-le-feu.

L'organisation du rallye-raid Paris-Dakar (TSO) tout en disant rester sereine face à ces menaces s'est cependant déclarée «prête à toute éventualité en cas de problème» avant d'ajouter «toutefois, si dans les prochains jours, la situation venait à évoluer, TSO est prêt à prendre toute disposition pour neutraliser ou modifier cette étape en conséquence». Une disposition déjà mise en place l'année dernière lorsque des menaces terroristes au Niger avaient entraîné la neutralisation de la course et la mise en place d'un pont aérien entre Niamey et la Libye.

Le Dakar traversera également la Mauritanie où en 1999, un braquage de véhicules près de la ville de Tichitt, avait eu lieu. Le gouvernement de Nouakchott a réaffirmé mercredi que la sécurité serait assurée sur son territoire où le rallye restera dix jours à partir du 8 janvier. «Toutes les dispositions ont été prises (à) toutes les conditions de sécurité seront assurées aux concurrents» a affirmé Rachid Ould Saleh, le ministre de la Communication mauritanien.



par Clarisse  Vernhes

Article publié le 05/01/2001