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Mondialisation

Porto Alegre: de grandes ambitions

Le premier Forum social mondial marque une nouvelle étape dans l'organisation de la lutte contre la mondialisation libérale. Les opposants à la globalisation passent désormais de la perturbation systématique des grand-messes que constituent les réunions au sommet des institutions internationales à l'instauration d'un véritable rendez-vous alternatif. En l'occurrence au Forum économique mondial de Davos.
Les organisateurs de la manifestation de Porto Alegre ne manquent pas d'ambition. Ils veulent créer un «nouvel espace international pour la réflexion et l'organisation de tous ceux qui s'opposent aux politiques néolibérales». Le temps n'est plus aux contre-sommets, face aux sommets officiels, qui marquaient déjà un progrès par rapport à l'absence totale de voix discordantes lors de telles réunions. Ces voix, on les a entendues à Seattle, en décembre 1999 au sommet de l'Organisation mondiale du commerce (OMC), puis à Prague, Bangkok ou Nice. Bien plus, le Forum social mondial est appelé à s'institutionnaliser, chaque année aux même dates que Davos.

Anti-mondialisation, le FSM se veut aussi à l'origine de propositions alternatives, volonté de commencer à rééquilibrer le rapport de forces entre décideurs économiques et militants sociaux. Pour ces derniers, les institutions internationales, habituées à prendre des décisions qui engagent les peuples sans contrôle démocratique, doivent désormais leur rendre des comptes.

«Un autre monde est possible»

Car, «un autre monde est possible», affirment les anti-mondialisation. Pas étonnant dès lors de retrouver à Porto Alegre des représentants d'ONG du Nord et du Sud impliquées dans ce processus constructif, telles Attac (Association pour la taxation des transactions financières et l'aide aux citoyens), le MST (Mouvement des travailleurs ruraux sans terre), des organisations de femmes africaines, des organisations syndicales.

Au programme de ce premier forum, la production de biens et de services pour tous, l'accès aux richesses et le développement équilibré. Notamment, comment garantir le caractère public des biens communs à l'humanité et leur «démercantilisation»: eau, énergie, alimentation, éducation, santé. Autre thème cher aux organisations présentes à Porto Alegre, le renforcement de la capacité d'action des sociétés civiles et les possibilités d'une citoyenneté planétaire. Plus politique encore, la question des relations entre pouvoir politique et éthique, les fondements de la démocratie et l'avenir des Etats-nations ou la construction de la paix.



par Francine  Quentin

Article publié le 25/01/2001