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Togo

Réactions contrastées au rapport de la Commission internationale<br> <br>

Le gouvernement togolais dénonce le caractère fantaisiste du rapport de la commission d'enquête internationale sur les violations des droits de l'homme au Togo. Dans l'opposition radicale, on salue en revanche le travail des enquêteurs.
La publication du rapport de la commission internationale suscite des réactions contrastées dans la classe politique togolaise. Comme on pouvait s'y attendre, les autorités de Lomé ne décolèrent pas. Elles accusent les enquêteurs de l'ONU et de l'OUA d'avoir «repris les allégations fantaisistes et diffamatoires d'Amnesty international, dont le ridicule enlève toute crédibilité au rapport.» Selon le ministre des Affaires étrangères, Koffi Panou, «la commission n'a rien prouvé». «De ce point vue, le gouvernement est entièrement satisfait», a-t-il déclaré. Le ministre critique par ailleurs la «légèreté des méthodes de travail» de la commission et estime qu'elle a dépassé le mandat qui lui était assigné en se lançant dans un historique des droits de l'homme au Togo.

Dans l'opposition radicale, en revanche, on note une certaine satisfaction. «Les conclusions du rapport sont conformes à la réalité telle que nous avons pu l'observer ici», nous a déclaré Yawovi Agboyibo. Le président du Comité d'action pour le renouveau (CAR) estime d'autre part que les travaux de la commission internationale confirment un certain nombre d'exactions dénoncées par son mouvement en 1998, dans la préfecture de Yoto. Maître Abgoyibo dément en revanche les nouvelles accusations du gouvernement togolais qui a une fois de plus accusé Gilchrist Olympio, leader de l'Union des forces du changement (UFC), d'être à l'origine d'une «manipulation». «C'est une exploitation d'un conflit personnel, estime-t-il. Je peux vous dire qu'Olympio n'est pour rien dans cette affaire.»

De son côté, Amnesty International, dont le rapport publié en mai 1999 avait suscité l'ire des autorités togolaises ne cache pas sa satisfaction, en estimant que le document de la commission internationale confirme en grande partie ses allégations.



par Christophe  Champin

Article publié le 23/02/2001